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Les tueries par balles dans Ratoma ne sont que l’exécution de l’agenda criminel du pouvoir d’Alpha Condé

Les manifestations à Kaloum, Matam, Matoto ont démontré que les forces de l’ordre savent pleinement jouer leur rôle dans le maintien de l’ordre public. Elles se sont tenues sans qu’on enregistre ni mort ni blessé encore moins une seule arrestation. 

Et pourtant, la virulence des manifestants à l’endroit du régime s’exprimait devant le portail du palais Sékhoutoureya en présence de tous les corps confondus (garde présidentielle, bérets rouges, gendarmes, policiers, services secrets).

Leur comportement semble dépendre donc des instructions données par la hiérarchie en fonction de l’agenda politique et de la zone d’intervention. Il est maintenant évident que les tueries par balles dans les fiefs de l’opposition en général et dans la commune de Ratoma en particulier ne sont que l’exécution de l’agenda criminel du pouvoir d’Alpha Condé.

Et puisque l’État a failli à son obligation constitutionnelle qui est celle d’assurer la sécurité de chacun, et de veiller au maintien de l’ordre public (article 23), on peut déduire que cette barbarie purement planifiée relève du crime d’État.

Le refus systématique d’ouvrir des enquêtes et de rendre justice, le manque de compassion du gouvernement à l’endroit des familles des victimes, l’impunité et la promotion garantie pour les bourreaux, le caractère sélectif du traitement des citoyens en matière de justice en sont des illustrations parfaites.

Il faut juste se rappeler que dès l’arrivée au pouvoir d’Alpha Condé, par ses discours de discrimination et de haine, il avait déjà montré le visage que son régime allait prendre. Et ceci s’est traduit sous forme de directives, instructions et consignes pour semer la mort et la désolation dans des zones ciblées. Le bilan macabre de son régime est lourd et ça continue.

Etant donné que le premier rôle de l’État est celui de protéger, au nom de quelle hypocrite ou lâcheté devrions-nous continuer de reconnaître une telle autorité ? Cette partie de la population qui est martyrisée s’acquitte de ses obligations fiscales comme tous les autres citoyens de la République. Et ceci malgré qu’elle n’a en contrepartie aucun service public de qualité. C’est son argent qui entretient les forces de l’ordre et achète les armes et munitions qui sont utilisées contre elle.

Faut-il continuer de se victimiser ou s’apitoyer sur son sort sans réagir ? Continuer de se soumettre à l’injustice ? Évidemment que la réponse à toutes ces questions est NON. Alors que faut-il faire?

Dans un premier temps, la représentation nationale, à travers les députés de l’opposition, doit convoquer en urgence les ministres de la justice et celui de la sécurité pour non seulement demander des explications claires mais surtout exiger des mesures immédiates pour arrêter cette répression ciblée de la part des agents de l’État.

En plus de les écouter, cette démarche sera une occasion d’envoyer au gouvernement un ultime avertissement. Car à défaut d’actions concrètes de leur part, il faudrait envisager l’option du lancement d’un mot d’ordre de désobéissance civile et de contestation de la légitimité du pouvoir d’Alpha Condé.

Ensuite, il faudrait adresser un mémorandum argumenté a toutes les organisations de défense des droits de l’homme, des plateformes de la société civile et au président Alpha Condé lui-même pour leur faire comprendre la gravité de la situation et surtout la détermination des élus du peuple à engager des actions imminentes pour opposer un rapport de forces à cette situation devenue inacceptable.

Quant à la population, elle doit continuer de mettre la pression sur les élus tout en restant déterminer à user de son droit de résistance face à l’oppression (article 21 de la constitution). Sans justice, la paix est un vain mot.

 

Aliou BAH

Directeur de com du BL

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