Enfermement de tous les migrants en transit, doublement des places dans les centres fermés, intensification des contrôles policiers… Bruxelles a annoncé lundi 10 septembre un vaste plan pour lutter contre la migration clandestine.
La Belgique continue de durcir sa politique migratoire. Après la signature en août d’un arrêté royal prévoyant l’enfermement des familles avec enfants, le gouvernement belge a dévoilé lundi 10 septembre ses nouvelles mesures pour lutter contre la migration illégale.
Le ministre belge de l’Intérieur, Jan Jambon, a notamment annoncé l’ouverture d’un « centre administratif national pour la transmigration », installé au 127bis à Steenokkerzeel (en banlieue bruxelloise) – là où sont déjà détenues les familles avant leur expulsion. Concrètement, toutes les personnes qui pénètrent illégalement en Belgique y seront enfermées. Comme dans un centre de détention classique.
« Dans la première phase, les groupes de transmigrants [les migrants en transit, NDLR] interceptés lors de grandes actions seront concernés. Mais l’objectif est qu’à court terme tous les transmigrants interceptés par les polices locales et fédérales – où que ce soit dans le pays – seront aussi emmenés », indique à l’agence de presse belge Belga le cabinet du ministre de l’Intérieur.
Au sein du centre, la police traitera les dossiers administratifs des migrants (demande d’asile, demande de protection, ‘dublinés’…), prendra leurs empreintes et pourra mener des recherches dans la banque de données belge. L’Office des étrangers aura 24 heures pour prendre une décision : soit le migrant est libéré, soit il est maintenu en détention en vue de son expulsion vers son pays d’origine ou vers le premier pays d’arrivée en Europe.
En théorie, les demandeurs d’asile risquent d’être privés de liberté pendant l’instruction de leur demande d’asile.
« Les autorités veulent se débarrasser des migrants »
Les autorités belges prévoient d’ailleurs de doubler le nombre de places dans ces centres fermés, passant de 70 à 160.
Autre mesure annoncée par le gouvernement, l’intensification des contrôles policiers sur les routes empruntées par les migrants (trains, parkings, aire d’autoroute…). Des véhicules de la police fédérale seront mis à disposition et l’armée déploiera également chaque jour un bus entre Bruxelles et Zeebrugge. C’est depuis cette ville côtière du nord de la Belgique que les migrants tentent de rejoindre l’Angleterre.
Ce plan de lutte contre la migration illégale scandalise les associations belges d’aide aux migrants qui déplorent que le gouvernement mène « une politique de dissuasion et d’expulsion plutôt qu’une politique de protection », écrivent plusieurs associations dans un communiqué. « Tout ce que veulent les autorités c’est se débarrasser des migrants qui sont perçus comme des fraudeurs. Or, la majorité des personnes présentes en Belgique sont originaires du Soudan et d’Érythrée, des pays dont les ressortissants obtiennent plus facilement l’asile », déclare à InfoMigrants Sotieta Ngo, directrice du Ciré Belgique (coordination et initiatives pour réfugiés et étrangers).
Avec infomigrants