C’est le début d’une purge contre la fille de l’ex président angolais José Edouardo Dos Santos. Considérée comme la femme la plus riche d’Afrique, Isabel Dos Santos est accusée de fraude et de blanchiment d’argent.
Elle est empêtrée dans un scandale de corruption, détournement de fonds publics et enrichissement illicite. Des procureurs d’Angola n’ont pas tardé à mettre la machine judiciaire en branle contre la femme la plus riche d’Afrique et son clan.
Ils sont désormais sous la sellette après les révélations d’un consortium international de journalistes d’investigations, qui a déniché comment Isabel Dos Santos et ses complices ont bâti leur empire.
Le procureur général d’Angola Helder Pitta Gros a déclaré à la Bbc Afrique que les allégations concernaient la période durant laquelle elle dirigeait la société nationale pétrolière Sonangol.
Dans le box des mises en cause, plusieurs autres personnes ont également été accusées aux côtés de Mme Dos Santos.
M. Pitta Gros a indiqué qu’un mandat d’arrêt international serait émis pour tous les suspects, qui vivent tous à l’étranger, s’ils ne se présentent pas aux autorités angolaises.
« Isabel dos Santos est accusée de mauvaise gestion et de détournement de fonds pendant son mandat à Sonangol et est donc accusée en premier lieu de blanchiment d’argent, de trafic d’influence, de gestion préjudiciable … de falsification de documents, entre autres crimes économiques », a déclaré M. Pitta Gros lors d’une conférence de presse mercredi soir.
Isabel dos Santos accuse les autorités de « chasse aux sorcières ».
Une enquête sur les 18 mois que Mme Dos Santos a passé à la tête de Sonangol à partir de juin 2016 a été ouverte après que son successeur Carlos Saturnino a alerté les autorités sur des transferts d’argent présumés irréguliers.
Selon des documents divulgués cette semaine, Mme Dos Santos, la fille de l’ancien président, José Eduardo dos Santos, aurait bâti sa fortune de 2,1 milliards de dollars (1,6 milliard de livres sterling) en exploitant son pays et en recourant à la corruption. Mais elle a démenti ces accusations.
La balle est dans les mains de l’appareil judiciaire Angolais, qui doit clarifier cette affaire rocambolesque. Le pays est au bord du gouffre par la mauvaise gestion de la rente pétrolière de la famille de l’ex chef d’Etat, qui a dirigé cette contrée d’Afrique Australe pendant 38 ans.