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Sommet sur l’océan : les écologistes tirent la sonnette d’alarme et invitent Macron à agir « M. le Président n’ayez pas peur »

La 3e conférence des Nations unies sur l’océan s’est ouverte ce lundi 9 juin à Nice (Alpes-Maritimes) en France, au regard des enjeux écologistes, Marine Tondelier, secrétaire nationale du parti les Écologistes, et des élus du mouvement appellent, le président Français, Emmanuel Macron de non seulement de s’engager à protéger la pêche artisanale et les fonds marins, mais aussi d’agir profondément.

Dans cette tribune, les écologistes demandent au chef de l’État d’accélérer la mise en œuvre des accords et engagements déjà pris.

Tribune « Harcelée jusqu’à son domicile privé par les lobbies de la pêche industrielle, Claire Nouvian n’a pas peur. Criminalisés pour de simples slogans à la craie, les militants de Greenpeace n’ont pas peur. Dans un climat inédit d’intimidation en France et d’attaques anonymes violentes de nature mafieuse, les défenseurs du vivant et du climat font preuve d’un courage exemplaire. Suivez leur exemple.

La 3e Conférence des Nations unies sur l’océan a démarré Lundi en France . Cet événement constitue une opportunité unique pour enclencher les transformations systémiques nécessaires à la préservation de l’océan.

L’océan est le bien commun de l’humanité : il produit notre oxygène, régule le climat et abrite une biodiversité exceptionnelle. Il capte 25 à 30 % du CO2 chaque année et a déjà absorbé plus de 90 % de nos excédents de chaleur. Mais l’océan va mal.

« La France doit s’attaquer aux menaces qui pèsent sur l’océan »

Pluies diluviennes et meurtrières, accélération de l’élévation du niveau de la mer et des canicules marines, effondrement des populations de grands animaux marins, acidification… L’océan est mis en péril par les activités humaines, au premier rang desquelles la pêche industrielle, activité ayant eu l’impact le plus important sur la biodiversité et les habitats marins au cours des cinquante dernières années. Un seul chiffre dit tout : en un siècle, les grands poissons de la mer du Nord ont chuté de plus de 99 %.

Enrayer cette trajectoire du désastre est l’enjeu principal de la conférence qui s’ouvre à Nice. C’est pourquoi les États, et la France en particulier, doivent s’attaquer aux deux principales menaces qui pèsent sur l’océan : la pêche industrielle et l’exploitation des énergies fossiles. Or, ce sont pour l’instant les grandes absentes de ces négociations !

Un soutien massif des États au traité de non-prolifération des énergies fossiles aurait dû être un objectif primordial de la diplomatie française, mais il n’en a jamais été question. Quant à la pêche industrielle et en dépit des ravages écologiques, économiques et sociaux qu’elle occasionne, elle ne figure même pas à l’ordre du jour du sommet mondial sur l’océan.

Un récif corallien en Papouasie occidentale, dont les fonds marins sont parmi les plus riches en biodiversité de la planète. Crédit photo : Corinne Bourbeillon / Ouest-France

Un récif corallien en Papouasie occidentale, dont les fonds marins sont parmi les plus riches en biodiversité de la planète. Crédit photo : Corinne Bourbeillon / Ouest-France | CORINNE BOURBEILLON / OUEST-FRANCE

Votre silence à propos des pêches n’est évidemment pas un hasard : vous évitez d’affronter les intérêts économiques des industriels. En agissant ainsi, c’est vous qui donnez aux lobbies leur puissance.

Les industriels ont réussi le casse du siècle : s’arroger le monopole de la représentation du secteur de la pêche. Pourtant, les « pêcheurs » ne forment pas un groupe social homogène : il existe une lutte économique entre les petits pêcheurs et les gros, une inégalité de redistribution de la richesse publique (les subventions) et de la ressource marine (quotas et droits de pêche). Et cela se fait systématiquement au détriment de la pêche artisanale.

De Dunkerque à Cherbourg en passant par Port-en-Bessin, leur voix porte l’histoire d’une trahison, d’un abandon tragique, d’une désillusion profonde.

« Engager le soutien de la France au traité de non-prolifération des énergies fossiles », M. le Président, pour défendre nos pêcheurs artisans, pour protéger l’océan et le climat, nous vous demandons d’annoncer ces trois mesures d’urgence lors de votre discours d’ouverture de la Conférence des Nations unies sur l’océan :

1/L’interdiction de toutes les formes de chalutage ainsi que des activités et infrastructures industrielles dans toutes nos aires marines dites « protégées », sur 30 % de chaque façade maritime, et une protection stricte de 10 % de nos eaux, c’est-à-dire sans aucune activité extractive, conformément aux objectifs européens et aux critères scientifiques internationaux.

2/L’exclusion de tous les navires de plus de 25 mètres des eaux territoriales françaises pour protéger nos pêcheurs d’une concurrence déloyale alors que 3 % de navires industriels raflent la moitié des poissons capturés.

3/D’engager le soutien de la France au traité de non-prolifération des énergies fossiles.

M. le Président, le temps est venu de vous dissocier des lobbies industriels et de faire alliance avec les citoyens, avec la science, avec les pêcheurs artisans et l’océan. »

La liste des signataires :

 

Marine Tondelier, secrétaire nationale des Écologistes.

Cyrielle Chatelain, présidente du groupe écologiste et social à l’Assemblée nationale.

Guillaume Gontard, président du groupe écologiste, solidarité et territoires au Sénat.

David Cormand, député européen.

Yannick Jadot, sénateur de Paris.

Mélissa Camara, députée européenne.

Mathilde Ollivier, sénatrice des Français de l’étranger.

Pierre Hurmic, Maire de Bordeaux.

Catherine Hervieu, députée de la Côte-d’Or.

Sabrina Sebaihi, députée des Hauts-de-Seine.

Steevy Gustave, député de l’Essonne.

Christine Arrighi, députée de Haute-Garonne.

Sandra Regol, députée du Bas-Rhin.

Anne Souyris, sénatrice de Paris.

Samia Lakehal, trésorière nationale.

Majdouline Sbai, députée européenne.

Lucie Etonno, conseillère régionale des Pays de la Loire.

Guy Bennaroche, sénateur des Bouches-du-Rhône.

Arnaud Bonnet, député de Seine-et-Marne.

Jean-Louis Roumégas, député de l’Hérault.

Lisa Belluco, députée de la Vienne.

Léa Balage, députée de Paris.

Mélanie Vogel, sénatrice des Français de l’étranger.

Éric Piolle, porte-parole, maire de Grenoble.

Patrick Chaimovitch, maire de Colombes.

Aïssa Ghalmi, secrétaire national adjoint des Écologistes.

Coralie Mantion, membre du bureau politique des Écologistes.

Nicolas Thierry, député de Gironde.

Sophie Bussière, conseillère régionale Nouvelle-Aquitaine.

Marie Pochon, députée de la Drôme.

Akli Mellouli, sénateur du Val-de-Marne.

Aminata Niakaté, porte-parole Les Écologistes, conseillère de Paris.

Charles Fournier, député d’Indre-et-Loire.

Julie Ozenne, députée de l’Essonne.

Claire Desmares, présidente du groupe écologiste au conseil régional de Bretagne.

Manon Galle, secrétaire régionale des Écologistes Bretagne.

Raymonde Poncet Monge, sénatrice du Rhône.

Pauline Nales, membre du bureau politique des Écologistes.

Emmanuelle Pierre-Marie, maire du XIIe arrondissement de Paris.

Dominique Voynet, députée du Doubs.

Benoît Biteau, député de Charente-Maritime.

Eva Sas, députée de Paris.