L’imam de Kindia est un citoyen qui est libre de s’exprimer sur n’importe quel sujet qui interpelle sa conscience. Il peut parler de la Champions League s’il veut ou de Miss Universe si ça le tente. Il peut aussi soutenir le candidat qu’il veut et peut se porter candidat si la mosquée devient trop petite pour la bile qu’il a envie de déverser sur l’espace public.
Cependant, ce n’est pas à lui de décider qui est éligible comme maire en fonction de la supposée origine ethnique et qui ne l’est pas. A ce que je sache, les conditions requises pour être élu conseiller communal ne sont pas définies en fonction de l’ethnie d’appartenance d’un individu ou par les fatwas de division d’un homme qui clairement s’exprime sur un sujet qui n’est pas de son domaine. La Constitution et le Code électoral sont là pour ça.
Ce que cet imam a dit est dangereux pour notre pays et il devrait répondre devant la justice. Pour ceux qui veulent minimiser ses propos, je vous rappelle que des propos similaires avaient été tenus par Lansana Conté à N’Zérékoré en 1991. C’était pendant les élections communales de cette même année. Conséquences : des affrontements inter-communautaires qui avaient fait plus d’un millier de morts à N’Zérékoré et ses environs.
Soit la Guinée est un Etat régi par des lois qui sont applicables sur tous et même sur cet imam, soit nous sommes et avons toujours envie de demeurer un ensemble d’enclos communautaristes où le nombrilisme ethnico-politique prime sur l’esprit de citoyenneté.
A nous le choix !
Abdoulaye BARRY
ajbarry@live.com
Portland, OR USA