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Guinée : Mohamed Diané, ex-ministre de la défense, condamné à cinq ans de prison

C’était l’un des plus des influents et puissant du régime de l’ex-président. Mohamed Diané, ancien ministre de la Défense, qui gérait aussi les affaires présidentielles a été condamné à cinq de prison ferme. Les guinéens l’appelaient ministre de la terre et du ciel, car toutes les décisions que l’exécutif d’alors a prises passaient par lui.

L’homme fort du régime d’Alpha Condé a été jugé coupable de détournement de fonds publics, d’enrichissement illicite, de blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics.

La justice guinéenne a condamné à cinq ans de prison, mercredi 18 décembre, un ancien ministre de la défense du président Alpha Condé (renversé par un putsch en 2021) pour détournement de fonds publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux et corruption d’agents publics.

Mohamed Diané, tout-puissant ministre de 2015 à 2021, doit également payer 505 milliards de francs guinéens (soit environ 55 millions d’euros) à titre de dommages et intérêts au préjudice de l’État guinéen, selon le jugement rendu par la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief). Le juge a aussi ordonné la confiscation de tous les biens immobiliers de M. Diané, à Kankan et Conakry, au profit de l’État guinéen, ainsi que la saisie de tous les comptes bancaires de l’homme fort de l’ancien régime.

En détention à la maison centrale de Conakry depuis mai 2022, Mohamed Diané ne s’est jamais soumis aux interrogations de la Crief. Il est l’un des nombreux anciens dirigeants et figures de l’opposition ou de la société civile incarcérés ou inquiétés par la junte.

Les militaires ont officiellement fait de la lutte contre la corruption, réputée endémique en Guinée, un de leurs grands combats proclamés. La junte a ordonné en novembre 2022 d’engager des poursuites contre l’ex-président Alpha Condé et plus de 180 hauts cadres ou ex-ministres, notamment pour des faits présumés de corruption. Elle avait déjà lancé en mai 2022 une action contre M. Condé pour des faits présumés d’assassinats, actes de torture, enlèvements et viols, dans ce pays où la répression des manifestations politiques est souvent brutale.

Le chef de la junte, le général Mamadi Doumbouya, a assuré qu’il n’y aurait pas de « chasse aux sorcières ». L’opposition dénonce la répression des libertés et l’instrumentalisation de la justice.

 

Afriquevision avec le Monde & AFP