Le chef du gouvernement de la junte militaire au pouvoir a déclaré à nos confrères de Jeune Afrique, la suspension du recensement administratif à vocation civil. Cette décision met un coup d’arrêt sur le respect du délai de fin de transition.
En Guinée, le Premier ministre de transition, Bah Oury, a confirmé, mardi 25 mars, que le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) était « en pause ». Cette déclaration, faite dans un entretien exclusif au magazine Jeune Afrique, fait écho à une enquête de RFI qui, deux semaines plus tôt, révélait que les opérations de recensement étaient suspendues depuis plus d’un mois.
Ce projet initié en novembre 2024, le Recensement Administratif à Vocation d’État Civil (RAVEC) devait permettre d’établir un fichier électoral à jour. Pourtant, ce processus est aujourd’hui à l’arrêt. Le pensionnaire du palais de la Colombe et ses collaborateurs mettent ainsi un frein sur le processus des élections que le pays doit organiser cette année.
Alors que les autorités de transition ont toujours souligné l’importance du RAVEC pour l’élaboration du futur fichier électoral, le processus est à l’arrêt. Dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique sur l’état d’avancement du recensement, Bah Oury a d’abord répondu qu’il était « en cours ». Puis, face à l’insistance du journaliste, qui rappelait que le processus est suspendu depuis février 2025 pour « raisons techniques », le Premier ministre a finalement admis qu’il était « en pause ».
Pour justifier cet arrêt, le chef du gouvernement explique que « la méthodologie pour réaliser le RAVEC s’est avérée inopérante » et évoque « de nouveaux mécanismes et un changement de système », sans apporter de détails précis.
Quinze jours avant ces déclarations, RFI affirmait déjà, témoignages à l’appui, que le RAVEC était suspendu, depuis le 10 février, et qu’il n’avait jamais démarré en dehors de la capitale Conakry depuis son lancement en novembre 2024.
Un calendrier électoral toujours maintenu
En réponse, le chargé de la communication de la Primature, Aboubacar Camara, parle d’une « confusion et d’une incompréhension » des propos du Premier ministre. Ce n’est donc plus à partir du RAVEC que sera tiré le fichier électoral, faute aux délais trop courts, mais à partir d’une « campagne d’enrôlement biométrique », dont les opérations sont censées débuter le 15 avril 2025.
Bah Oury maintient que les élections législatives, présidentielle et référendaire, auront bien lieu cette année. Concernant le référendum constitutionnel, le président de transition Mamadi Doumbouya s’était engagé à annoncer sa date avant la fin du premier trimestre 2025, soit au plus tard lundi 31 mars.
Afriquevision avec RFI