En Côte d’Ivoire, une semaine après avoir ordonné la radiation de Tidjane Thiam de la liste électorale, un responsable du ministère de la Justice a rencontré la presse, ce lundi 28 avril, pour éclairer l’opinion publique sur cette décision de justice. L’occasion notamment de clarifier un détail : Tidjane Thiam n’est pas apatride.
Selon Augustin Kouamé, le directeur des Affaires civiles et pénales au ministère de la Justice, le tribunal a considéré que Tidjane Thiam a acquis la nationalité ivoirienne par filiation. Au cours de la procédure, les avocats de Tidjane Thiam ont tenté de prouver, à l’inverse, que leur client est né binational (Français et Ivoirien), mais les documents présentés n’ont pas convaincu la juge qui les a écartés.
Dans ses motivations, la juge estime qu’en vertu de l’article 48 du Code de la nationalité, Tidjane Thiam a perdu la nationalité en 1987, au moment où il a été naturalisé Français, par décret. Pour la juge, Thiam n’était plus Ivoirien au moment où il s’est enrôlé, en 2022.
Était-il apatride ? « Non », rétorque Augustin Kouamé. Car étant Ivoirien par filiation, « il retrouve sa nationalité ivoirienne qu’il avait volontairement mise en hibernation », à savoir en mars dernier, au moment où il a officiellement renoncé à la nationalité française. Pas besoin de décret pour réintégrer la nationalité ivoirienne, poursuit ce responsable : « Tidjane Thiam n’est pas apatride ».
Face à la presse, ses avocats ont annoncé le dépôt d’un recours pour faire annuler la décision prononcée, la semaine dernière, car celle-ci n’aurait, selon eux, pas été communiquée au Ministère public. « Cette décision n’existe pas. Elle ne peut pas produire d’effet », souligne Maître Luc Adjé.
Par RFI