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COP15 à Montréal : l’Afrique doit compter sur ses ressources, explique l’Observatoire du Sahara et du Sahel

La course pour trouver un cadre mondial sur la biodiversité post 2020, se poursuit à cette deuxième semaine de la COP15. Il reste cinq jours pour les négociateurs de dénicher un document d’espoir pour la sauvegarde de la diversité biologique.  

Pour cette dernière phase, plusieurs organisations non-gouvernementales suivent de près l’évolution des échanges entre les différents négociateurs des pays. Pour cela, notre rédaction est à la rencontre de l’Observatoire du Sahara et du Sahel pour avoir leur perception des enjeux de cette conférence mondiale pour l’Afrique et décrire les domaines d’intervention de leur organisation.

Pour Mme Ndeye Fatou Mar, coordinatrice du département Terre à l’Observatoire du Sahara et du Sahel, son organisation intervient dans le domaine de la gestion des ressources naturelles. « On appuie les pays africains dans leur gestion des ressources naturelles. Donc le rôle de l’OSS c’est de mobiliser des financements à travers les accréditations et développer des outils pour la préservation de ces ressources. »

Elle développe que le continent africain regorge d’une diversité biologique très riche. « Mais il est aussi fragile avec beaucoup d’enjeux à la fois de nourrir sa population, de se développer et également d’avoir de source de subsistance pour ses citoyens. » , explique l’écologiste.

Dans la même logique, elle précise que pour faire face à ces défis, « L’Afrique doit compter sur sa jeunesse et sur ses ressources naturelles. »

Au total, 26 pays africains sont membres de l’organisme. Mais pour permettre à d’autres pays qui ne sont pas membres de bénéficier de leurs actions, il essaye de les appuyer dans les volets techniques, financiers et scientifiques.

La spécificité de l’OSS, « C’est de travailler à la fois au niveau national et régional. On intervient partout. Que ça soit sur une thématique qui concerne les régions du Maghreb ou d’Afrique du Nord », mentionne Fatou Mar.

D’après elle, ce n’est pas que ça, « Nous avons également des programmes avec l’Union africaine, qui interviennent dans les pays du Nord. Sur l’Afrique de l’Ouest, nous internons en partenariat avec le comité inter-Etats contre la désertification du Sahel. On intervient aussi en Afrique de l’Est. On est unique dans ce sens de régionalité. »

« Nous intervenons aussi sur des grandes questions et initiatives comme la grande muraille verte. Nous allons d’ailleurs recevoir pas mal de partenaires pour discuter sur comment financer ce projet d’envergure. Le challenge aussi, c’est de suivre le post 2020, il faudrait que l’Afrique se prépare pour suivre de près cette phase. » a lancé Fatou Mar, qui assure également la fonction de conseillère du secrétaire exécutive.

Pour Ghazi Kadher, chef de projet senior Afrique de l’Ouest et du Nord, département climat, « L’Observatoire du Sahara et du Sahel est une agence accréditée auprès du fonds d’adaptation depuis 2013 et du fonds vert pour le climat en 2017. »

« Donc nous avons travaillé avec des pays membres pour mobiliser la finance climatique. Et aujourd’hui, nous avons six projets et dans le pipeline, il y a beaucoup de projets qui sont en cours de développement. »

« C’est une opportunité pour les pays membres de pouvoir mobiliser de l’argent et de mettre en œuvre des projets d’intérêts pour les communautés en vue d’améliorer leur cadre de vie et leur résilience. Nous avons une particularité de mobiliser de l’argent pour les différents pays dans un seul projet à caractère régional. Ça peut-être par exemple, la gestion transfrontalière en eau, ou encore la gestion des aires protégées. Nous avons d’autres initiatives comme le bassin du fleuve Sénégal ou du Mano. C’est l’une des missions de l’OSS en tant qu’entité accréditée. »

L’expert sur le climat martèle que les délégués de son organisation s’informent de l’évolution des discussions entre les Etats. « Nous suivons les négociateurs, comme la question de financement, la position des pays africains, d’autres groupes aussi, mais notre rôle, c’est surtout technique et est d’observer. On peut aider à développer des outils et trouver des indicateurs pour le cadre mondial. » , renchérit-il.

Mamadou DIALLO, envoyé spécial à Montréal pour la COP15
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