Il y a des choses qui ne disparaîtront jamais dans la vie. C’est comme l’histoire. On dit souvent que l’histoire ne meurt jamais. Ce qui paraît évident. Car des grands évènements depuis l’antiquité qui ont marqué le monde ont été retrouvés et ça permis à toutes les générations à s’en servir. Pourtant à l’époque la technologie n’était pas développée comme de nos jours.
Bref, comme on aime le dire, l’histoire, c’est de retracer des précédents événements d’un homme ou de quelques choses. De se concentrer sur le passé, en similaire, comme en conduisant sur l’autoroute les yeux fixés sur le rétroviseur.
Cette pratique est indispensable dans la vie d’un être humain. En politique par exemple, les gens qui ont la vision de diriger les pays s’appuient sur des promesses pour convaincre des populations à voter pour eux. Une pratique mal perçue dans les pays sous- développé. Un exemple sur la Guinée, le pays a pour sa toute première fois élu démocratiquement son président en 2010, à la personne d’Alpha Condé depuis son accession à l’indépendance en 1958.
L’on se rappelle, que pendant sa lutte politique contre le régime Lansana Conté qui a dirigé le pays après la mort du premier président guinéen Ahmed Sékou Touré en 1984, l’actuel locataire de Sékhoutoureaya s’est complément laissé emporter dans ses discours. Comme il était une fois, Alpha Condé s’exprimait devant une foule, de militants de son parti RPG à Kissidougou, situé en région naturelle en Guinée forestière sud-est de la Guinée. Devant mon rétroviseur, je vois le président de la République depuis 10 ans promettre :
« Quand je serais président de la République, la première chose que je vais faire pour mon pays, la Guinée, c’est l’école pour tous. C’est-à-dire que tous les enfants de Guinée iront à l’école sans que leurs parents ne payent un centime. Santé pour tous, ce qui veut dire que tous les guinéens seront soignés gratuitement. Au bout de trois ans, nous n’importerons plus de riz, nous produirons du riz pour nourrir la Guinée et vendre le reste au Sénégal et au Mali. Nous allons faire le chemin de fer et les routes. Ensuite, nous allons donner l’eau et l’électricité », rassurait à l’époque.
Alors, comme pour dire, chaque chose à son temps. Après cette théorie, l’heure a été aux mises en œuvre. En 2010, avec le pouvoir de la junte le CNDD avec à la tête Sékouba Konaté, Alpha Condé accède au pouvoir. Nombreux sont des guinéens qui se souviennent encore des promesses tenues dans le passer. Les yeux restent fixés comme des lampadaires en attentes de la réalisation de ses promesses.
Mais bien avant les élections de 2010, le parti au pouvoir a lors des campagnes réussies à convaincre des citoyens qu’une fois leur président au pouvoir, c’est la fin de la famine. Le RPG a partagé des sacs de riz un peu partout dans le pays. Les populations ont finalement été emportées dans le bateau. Très convaincu, le peuple pense avoir enfin la bonne personne après des années de galère.
A travers l’élection présidentielle de cette année, Alpha Conté monte au pouvoir au deuxième tour face à son adversaire Cellou Dalein Diallo de l’UFDG avec 52,5% des suffrages. Après cette victoire, d’autres promesses tombent, « Je vous promets de relever le défi. Je suis le Mandela de la Guinée. Il y aura égalité entre les guinéens. C’est la fin de l’injustice et de l’insécurité. Je ne travaillerai pas avec les anciens membres du gouvernement. Ce sont eux qui sont à la base du retard de ce pays. L’eau et l’électricité sera la priorité de mon gouvernement. Il n’y aura plus de chômage. Chaque sortant de l’université aura droit à un emploi décent et je lutterai contre la corruption », s’engageait au QG du RPG Arc-en-ciel, sis à la minière à l’époque devant ses militants du parti qui l’acclamaient.
Dès au début de son mandat, des projets ont été lancé, comme la gratuité de la césarienne et l’accouchement des femmes enceinte. La construction d’un barrage hydroélectrique électrique Kaleta avec 240 MW, la construction des hôtels, la construction et réhabilitation des routes de l’intérieur du pays…
Waouh, quel exploit ? Attendons de voir la suite. Force est de constater que parmi toutes les promesses prises par le chef de l’Etat, il a manqué de priorité sur l’attente de la population. Pendant que les citoyens s’attendaient à une amélioration des conditions de vie, à lutter contre le chômage, la corruption…, le nouveau gouvernement avec à la tête Mohamed Said Fofana, premier Ministre, chef du gouvernement a opté pour la construction des hôtels. Chose qui n’est pas d’ailleurs mal mais cela n’impacte pas le citoyen lambda qui a du mal à se déplacement de son petit village à cause du mauvais état des routes ou qui est en train de dormir dans le noir pour manque de courant électrique.
Certes, la gratuité dans les hôpitaux publics de l’accouchement et la césarienne a été annoncée officiellement mais sur le terrain, c’est tout à fait le contraire. Il suffit d’s’y rendre pour constater la réalité.
Au cours de son premier mandat, Alpha Condé trouve une nouvelle politique qui lui permettre d’être réélu pour un deuxième mandat. La plupart des projets entamés étaient dans ce sens. Le projet Kaléta, nous avons entendu qu’une fois que ce barrage hydroélectrique finira, la capitale Conakry aura le courant 24%24 et le pays servira les autres pays voisins.
La fin de ce projet a été planifiée de telle sorte que soit en période électorale. Ça c’est en 2015. Ça été l’un de ses arguments phares pour prouver au peuple de Guinée qu’il travaille avec son gouvernement et il lui faut un autre mandat pour terminer ce qu’il a commencé. Malgré des tracasseries politiques qui ont enregistré des morts dans le pays, Alpha Condé a raflé une nouvelle fois l’élection présidentielle avec comme objectif fixé un coup KO. Il a obtenu selon la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), 57,85% des suffrages avec un taux de participation des populations de 68,38%.
Après sa réélection, le vrai visage du barrage Kaleta commence à sortir, les délestages du courant électrique recommencent à Conakry. Pour l’eau, on n’en parle même pas, la majeure partie dans la capitale guinéenne, nombreux sont des citoyens qui vivent des forages installés. Seulement quelques quartiers gagnent de l’eau de la Société des Eaux de Guinée (SEG) à travers leurs pompes. Et ça aussi, c’est comme chez le coiffeur, comme le disait l’artiste Tiken Dja Fakoly, c’est tour à tour.
Comme en réalité, on récolte toujours ce qu’on a semé, dos au mur, Alpha Condé et son gouvernement avec cette fois-ci à la tête Mamady Youla reconnaissent que seul Kaleta ne peut pas servir tout Conakry le courant électrique 24%24. Donc, il s’appuie sur le barrage Souapiti qui a 450 MW dont les travaux ont été lancés en décembre 2015. Après cinq ans, les travaux de ce barrage restent toujours en cours. D’autres projets encore sont en cours comme la construction d’une route Coyah-Dabola qui a une longueur de 367 kilomètres. Visiblement, la fin de ces travaux est loin de voir le jour. Des usagers sont confrontés à d’énormes difficultés, surtout en cette période hivernale.
Des jours en jours, il est proche à la fin de son mandat. Que faut-il faire pour ne pas quitter au pouvoir ? Face à face avec son peuple qu’il a promis de respecter la loi et de la faire respecter, Alpha Condé crée une manœuvre politique avec son gouvernement qui lui permettra de briguer un troisième mandat. Cette fois-ci avec Ibrahima Kassory Fofana qui est à la tête du gouvernement. L’homme qui avait dit, à un moment donné, en bonne langue vernaculaire du pays, précisément en Soussou, que qui qu’on travaille avec Alpha Condé est un bâtard. Ah là, sa parole lui rattrape. Mais, comme selon ses arguments, sa voix n’est pas une montagne qu’on ne peut pas déplacer, donc, il avale ce qu’il avait dit et ça passe.
Des idées de manœuvre se créées de part et d’autre, il (Alpha Condé) cherche d’abord à déstabiliser l’opposition, les syndicats et la société civile. Après cela, il s’attaque à la constitution qui lui a élu deux mandats, pour dire que, cette constitution n’est pas crédible. Donc, à mon sous entendement, ses mandats passés au pouvoir ne sont pas crédibles. Ça c’est de façon tic au Tak. Pourquoi c’est maintenant qu’il s’en ait rendu compte ?
Alors une nouvelle phase s’invite dans la danse, la société civile en bloc avec des leaders de l’opposition créés le FNDC pour barrer la route à Alpha Condé. La situation s’empire. Des jeunes manifestants et innocents sont encore tués par balles. Malgré le sang qui a tant saigné durant ses deux mandats, Alpha maintient le cap, celui de changer la constitution et briguer un troisième mandat. Avec cette réalité, j’ai l’impression que les peuples des pays sous-développés comme la Guinée ne sont écoutés que, lorsque c’est dans l’intérêt du pouvoir et non à son encontre. Et la loi n’est rappelée que, lorsque, c’est l’intérêt du pouvoir en place qui est menacé. Les exemples sont palpables, des arrestations sont enregistrées par le pouvoir que quand il s’agit des manifestations pour exprimer des avis, des attaques verbales contre le régime.
En Guinée, plusieurs citoyens sont jugés pour incitation à la violence qu’on les colle. Nombreux sont condamnés et d’autres par contre intimidés. Pourtant les revendications d’un peuple face à un pouvoir sont sacrées. C’est la voix du peuple qui passe avant tout, en quelque sorte, c’est la voix des 100 voix.
En se réfèrent de mon rétroviseur, le plus souvent, les discours des politiques dans certains pays africaines avant d’accéder au pouvoir sont des discours de tape à l’œil qui ne définissent jamais leur vrai mission une fois au pouvoir. C’est une façon de conduire les pauvres citoyens dans l’erreur.
Je tourne mon rétroviseur vers le mur
Ibra BARRY, journaliste guinéen