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Comment battre Alpha Condé dans les urnes et assurer l’alternance démocratique paisible ?

Refuser de quitter le pouvoir au terme d’un bail constitutionnel institué par tous, c’est abuser sans scrupules de la propriété la plus touchante et la plus aimable de son peuple, qui est sa gratitude.

Partir à temps avec tous les honneurs, conformément à l’esprit et à la lettre de la  démocratie au sens propre du mot, paraît être difficile voire même impossible.

Assurer l’alternance démocratique dans un contexte politique aussi complexe que le nôtre, est d’autant plus inimaginable qu’à un passage d’un chameau par le chas d’une aiguille.

Pour certains, y compris des acteurs politiques, la question de l’alternance est un rêve fou, quasiment impossible. Et pour d’autres, ni les conditions d’un scrutin transparent, ni la volonté d’une quelconque inclusivité et encore moins le climat social ne favorisent l’arrivée au pouvoir d’un quelconque leader politique dans les rangs de l’opposition.

Et pourtant, c’est bien possible avec des stratégies bien huilées et moins compliquées. En mettant tout égo surdimensionné de côté, battre Alpha Condé dans les urnes est plus facile et plus sûre que sa réélection comme une simple lettre à la poste.

La présidentielle de 2020 ne sera pas qu’une simple formalité encore moins une promenade de santé pour le parti au pouvoir. Même s’il est donné grand favori sur le papier, mais avec une bonne organisation de l’opposition, elle pourra mettre en échec les ambitions démesurées du sortant et Candidat à sa propre réélection.

Que la volonté de rupture au sommet de l’État soit au bénéfice de l’intérêt de tous et prime sur les ambitions personnelles et égoïstes des leaders politiques. Que doivent faire les opposants pour barrer la route à un pouvoir à vie et provoquer une alternance démocratique paisible ?

– La candidature unique

C’est un passage obligatoire pour terrasser le régime en place et déjouer toute la fraude préparée pour s’offrir un plébiscite plus ou moins réel. L’opposition doit trouver un candidat plus consensuel dont le fief est plus stable et apte à fédérer les énergies. S’aligner derrière Cellou Dalein Diallo, comme candidat rationnel avec la garantie d’accompagnement des autres leaders politiques, un grand pas vers la victoire serait consacrée.

C’est le leader politique qui a plus de chance de battre Alpha Condé que tout autre candidat. Dans la configuration politique actuelle, aucune alternance démocratique n’est possible sans lui. C’est une évidence.

– L’arbitrage international

Avec les missions d’observation étrangères, sous la supervision de la communauté internationale, l’opposition peut sans aucune crainte majeure, prendre part au scrutin en restant imperméable et soudée autour de son candidat potentiel.

– Battre campagne autour des termes clés et inciter les électeurs à un vote utile

Seuls les électeurs peuvent départager les deux camps. La communication de l’opposition doit être axée essentiellement sur la nécessité de l’alternance et les passifs de la gouvernance actuelle. De toutes les promesses non réalisées par le sortant Alpha Condé. Les scandales financiers, les défaillances administratives et autres,… Le discours du rassemblement doit être tenu. L’opposition doit rassurer les soutiens du pouvoir pour ne donner aucun sentiment de revanche ou de chasse aux sorciers.

– Fédérer et doter  des moyens financiers nécessaires à toutes les structures des Droits de l’homme et de la société

Ces institutions ont un rôle primordial à jouer en faveur d’un scrutin transparent et ouvert. Les politiques doivent s’appuyer sur elles. Ce sont des témoins non les moindres dont les avis sur le processus sont plus importants. Ce sont des arbitres internes.

– Déployer plus de superviseurs électoraux dans les fiefs du parti au pouvoir pour remonter en temps réel les informations

La meilleure façon de limiter la fraude électorale et de ne pas permettre au pouvoir de s’offrir un score à la soviétique dans ses propres fiefs, l’opposition doit déployer tous les moyens financiers et les énergies nécessaires avec le concours des missions électorales étrangères pour empêcher le vote des mineurs et les bureaux de vote sauvages dissimulés ça-et-là.

Les électeurs problématiques doivent faire l’objet d’une surveillance particulière. A chaque bureau de vote, que les observateurs aient la possibilité de filmer de bout en bout tout le processus.

– Les médias privés locaux

Ce sont des acteurs clés. Les médias auront un grand rôle à jouer également avec une synergie de radios pour remonter les informations au fur et à mesure que le scrutin se déroule. La couverture médiatique massive des élections pourrait anéantir inéluctablement la machine de la fraude. C’est un moyen de dissuasion au vol.

– Sensibiliser chaque électeur à surveiller son bureau de l’ouverture à la fermeture, du décompte à l’affichage des résultats

Il ne s’agit pas simplement de voter. Chaque électeur doit s’assurer que sa voix ne prend pas une autre destination. Et pour cela, il doit être sensibilisé, car, c’est de devoir de surveiller et sécuriser son vote.

Si l’opposition gagnait toutes ces garanties et dépassait ses propres égos, il serait très difficile pour le candidat Alpha Condé du RPG Arc-en-ciel de triompher.

Et s’il arrivait à remporter la présidentielle, malgré toute cette batterie sécuritaire déployée, l’opposition devra donc entreprendre des actions légales de contestations des résultats avec plus de légitimité et de légalité.

Elle pourra naturellement refuser de ne pas reconnaître au vainqueur sa qualité de Président.

Face au blocus qui se dressera devant lui, Alpha Condé sera obligé de faire des concessions. Il va évidemment pour contenter l’opposition et avoir moins de sanctions de la part de l’international, organiser des élections législatives anticipées, proposer une nouvelle constitution plus consensuelle qui sera soumise à l’arbitrage du peuple et ou, accéder au partage du pouvoir avec ses opposants. Ce sont des hypothèses possibles qui seront en faveur de l’opposition.

C’est à la classe politique de l’opposition de jouer pour gagner ou perdre. La balle de l’alternance est dans son camp et c’est un devoir sacré pour notre opposition de s’unir comme un seul homme afin que notre pays puisse connaître enfin, une alternance démocratique douce.

 

Mamady CONDE

Citoyen guinéen

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