Le Tunisien Chamseddine Marzoug honore la mémoire des migrants morts en mer, en leur offrant une tombe dans un cimetière. Ce, depuis plus d’une décennie.
Dans un no man’s land cerné d’oliviers situés à Errouis, près de Zarzis, dans le sud de la Tunisie, non loin de la frontière avec la Libye, cet ancien pêcheur et chauffeur de taxi décide de rendre aux migrants disparus au large de la Tunisie leur dignité humaine. Comment ?
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À Zarzis, alors que les pêcheurs et les organisations humanitaires n’ont pas les moyens d’enterrer les noyés du littoral du sud-est tunisien, Chamseddine Marzoug s’est donné pour mission d’enterrer les victimes de la mer. Avec une pelle, il leur offre une sépulture. « Ce n’est pas parce qu’elles ont participé à une traversée illégale, qu’elles ne méritent pas d’être enterrées avec respect et dignité, » souligne l’ancien volontaire du Croissant-Rouge. Il a enterré en 12 ans des centaines de migrants.
Appel à l’aide ….
Chamseddine Marzoug a obtenu l’accord de la municipalité dans une parcelle de sable dans le gouvernorat de Zarzis pour installer un petit cimetière loin des maisons et près d’une décharge. Sans nom ni date, se dresse des tombes où reposent des dizaines de femmes, d’hommes et d’enfants. Il se souvient de chaque dépouille qu’il a enterrée, et de chaque cadavre !
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Depuis des années, Marzoug, appelle à l’aide internationale et à la solidarité pour avoir un cimetière, où enterrer les migrants noyés et avoir également une petite chambre pour laver les corps et un moyen pour les transporter, surtout que le Croissant-Rouge ne dispose pas de véhicule approprié pour transporter les corps de la plage vers l’hôpital.
La Garde maritime tunisienne ne cesse de secourir des embarcations en détresse. Mais enterrer les morts n’est pas de son ressort, les autorités locales affirment qu’ils n’ont pas les moyens pour le faire. Sami Saleh, chef des opérations maritimes à Zarzis assure que l’enterrement des morts n’entre pas dans leurs fonctions.
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