Dans le dernier trimestre de l’année 2019, le mot référendum est le plus utilisé dans l’espace public guinéen. Cette actualité a retenu l’attention de l’institut Afro Baromètre. Pour comprendre le phénomène, un sondage est réalisé. A travers un échantillon aléatoire, 1200 adultes guinéens sont interrogés au cours de l’année 2017 par l’équipe de Stat View International. La marge d’erreur est de +/-3 % avec un niveau de confiance de 95%. La question était de savoir leur avis sur la limitation du nombre de mandat présidentiel.
Plus de huit Guinéens sur 10 sont favorables au principe de la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels, selon la dernière enquête nationale d’Afrobarometer.
Même parmi les répondants « proches » du parti au pouvoir, le Rassemblement du Peuple Guinéen, 70% se sont prononcés d’accord avec une telle limitation pendant l’enquête menée en 2017.
Parmi les proches du parti au pouvoir, 70 % des interviewés soutiennent la limitation du nombre de mandat présidentiel.
De nombreuses raisons justifient la limitation de mandats présidentiels en Afrique. Le pouvoir à vie corrompt à vie : il transforme le système économique en capitalisme de bandits car les contrats sont rarement respectés, les entreprises sont accaparées par les dirigeants et leurs familles, et la richesse des uns est amassée sur le vol et l’exploitation des faibles.
Rappelons-le. Le référendum est une mer sans limite. De loin, elle parait non profonde. Mais une fois le plongeon effectué, on se rend à l’évidence que c’est un travail herculéen. Michel Rocard informe d’ailleurs : « Un référendum, c’est une excitation nationale où on met tout dans le pot. On pose une question, les gens s’en posent d’autres et viennent voter en fonction de raisons qui n’ont plus rien à voir avec la question. »
Ailleurs, le débat se fait sur la performance des politiques publiques, alors qu’ici, le raisonnement est binaire. Pour ou contre avec, une passion politique contre tout choix rationnel.
Par Amadou Tidiane Barry