Face aux effets économiques liés à la pandémie de coronavirus sur le continent africain, les autorités françaises invitent une vingtaine de chefs d’Etat africains en présidentiel et en ligne à Paris, la capitale de la France pour en discuter des mesures idoines de la croissance économique du continent post-covid-19.
L’objectif est de trouver les moyens financiers pour permettre à l’Afrique de se remettre du recul de 2,1 % de son PIB et de sa première récession depuis 25 ans.
Emmanuel Macron reçoit mardi à Paris une quinzaine de dirigeants africains, plusieurs hauts responsables européens ainsi qu’une dizaine de représentants d’organisations internationales pour un sommet sur la relance de l’économie en Afrique, très ralentie par la pandémie, a annoncé la présidence française. L’objectif est de mettre en place des moyens financiers capables de relancer l’économie de ce continent, qui n’a connu que 130 000 morts du Covid, selon les chiffres officiels, mais dont le PIB devrait connaître en 2021 sa première récession en vingt-cinq ans, avec un recul de 2,1 %. La croissance devrait revenir en 2022, mais à un rythme inférieur à celle des pays plus développés, avec un risque de « divergence », souligne l’Élysée. D’où l’initiative du chef de l’État français d’un tel sommet pour attirer les investissements en Afrique vers les secteurs publics et privés, pénalisés par des primes de risque qui font grimper les taux d’intérêt.
Bénéficier de droits de tirage spéciaux
La France propose de faire profiter l’Afrique de droits de tirage spéciaux (DTS) du Fonds monétaire international, des instruments de change qui permettent notamment de financer des importations. Le FMI devrait décider en juin une émission massive de DTS de 650 milliards de dollars, dont 34 milliards pour l’Afrique (24 milliards pour l’Afrique subsaharienne). « Ces montants ne seront pas suffisants. Nous réfléchissons à la manière d’utiliser des DTS des pays avancés pour les pays à bas revenu », a déclaré la présidence française, suggérant aussi une vente de l’or du FMI pour alimenter des prêts à taux zéro aux pays africains.
Allégements de dettes
Autres pistes, des allègements de dettes en réunissant autour d’une table à la fois créanciers publics et privés, un mécanisme dont le Tchad a déjà demandé à bénéficier. Le 27 avril, Emmanuel Macron avait appelé à « un New Deal » pour aider les pays africains. « Ce sommet vise à mettre en place un paquet de soutien massif à l’Afrique et à poser des bases pour un nouveau cycle de croissance sur le continent, qui sera aussi un relais pour une croissance pour l’économie mondiale », a souligné Paris.
Participation de pays de tous les continents
Parmi les pays représentés en présentiel figurent l’Angola, le Burkina Faso, la République démocratique du Congo, la Côte d’Ivoire, l’Égypte, l’Éthiopie, le Ghana, le Mali, la Mauritanie, le Mozambique, le Nigeria, le Rwanda, le Sénégal, le Soudan, le Togo et la Tunisie et, du côté européen, l’Italie, l’Espagne et le Portugal, ainsi que l’UE.
Sur la liste des invités, plusieurs Chefs d’Etat auraient été supprimés, parmi lesquels Alpha Condé de la Guinée, Paul Biya du Cameroun, Teodoro Obiang Nguema de la Guinée-Equatoriale.
Y participeront en visioconférence les Pays-Bas, l’Allemagne, le Japon, le Kenya, la Tanzanie et l’Afrique du Sud. L’ONU, le FMI, l’OCDE (Organisation pour la coopération et le développement économiques), l’OMC (Organisation mondiale du commerce), la Banque mondiale et plusieurs banques publiques internationales seront conviés. La Chine sera représentée par un haut responsable, qui n’est pas encore précisé. La veille de ce sommet, M. Macron a réuni une conférence de soutien à la transition au Soudan au cours de laquelle devraient être étudiés des rééchelonnements de sa dette avec ses principaux bailleurs.
Afriquevision avec lePoint