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Sénégal : Après le report de la présidentielle des heurts éclatent et des opposants arrêtés

Vingt heures après l’annonce du report des élections présidentielles du 25 février prochain au Sénégal, de premiers heurts ont éclaté ce dimanche 4 février à Dakar. Les gendarmes sénégalais ont dispersé à coups de gaz lacrymogènes des centaines de personnes venues manifester contre le report de la présidentielle, avant d’essuyer des jets de pierres. L’opposante et Aminata Touré et Anta Babacar Ngom candidat ont été également arrêté lors de cette manifestation.

Des hommes et des femmes de tous âges, agitant des drapeaux du Sénégal ou portant le maillot de l’équipe nationale, ont convergé en ce début d’après-midi vers un rond-point sur l’un des axes routiers principaux de la capitale, à l’appel de plusieurs candidats à la présidentielle. Des gendarmes, déployés en grand nombre, ont déclenché des tirs nourris de gaz lacrymogènes pour les disperser. Puis, ils se sont enfoncés à pied ou en pickups dans les quartiers adjacents à la poursuite des manifestants en fuite. Ils ont alors essuyé de nombreux jets de pierres. Les jeunes manifestants scandaient « Macky Sall dictateur ! ». Plusieurs personnes ont été arrêtées par les gendarmes. Parmi eux figurent candidats Anta Babacr Ngom et l’opposante et ancienne ministre Aminata Touré recalée à cette élection alors qu’ils participaient à la manifestation. Le report de la présidentielle a suscité un tollé et fait craindre un accès de fièvre dans un pays réputé stable en Afrique de l’Ouest, mais qui a connu différents épisodes de troubles meurtriers depuis 2021.

Plusieurs candidats d’opposition ont annoncé à la presse leur décision d’ignorer le décret du président Sall et de maintenir le lancement de leur campagne ce dimanche. Les États-Unis et la Cédéao ont exprimé leur inquiétude, et ont demandé aux autorités de fixer rapidement une nouvelle date. Les députés doivent se réunir le lundi 5 février pour examiner une proposition de loi d’abrogation du décret pour le report de la présidentielle de six mois, auprès du Parlement. Le texte doit être approuvé par les 3/5 des 165 députés pour être validé. Le président Macky Sall risque ainsi d’être encore à son poste au-delà de l’échéance de son mandat, le 2 avril.

 

Amadou  Tidiane Diallo