Érigée vers les années 90 en Cité par la société de lotissement à prix modéré (Soloprimo) dont elle porte le nom, la cité Soloprimo est un secteur du vaste quartier de Koloma. Elle est coincée entre Kaporo rails, Koloma 2 et Demoudoula, une zone résidentielle bâtie par l’État.
Pour la petite histoire, ceux qui étaient installés là avant l’arrivée de la société soloprimo avait à l’époque été expropriés de leurs domaines qu’ils avaient racheté aux mains des premiers occupants qui s’étaient juste contentés de défricher et de s’installer sur ce territoire de collines et de plaines cuirassées, enfuis dans une savane par endroits et une forêt épaisse où il n’était pas rare de croiser des chimpanzés, gorilles et de toutes sortes de reptiles. Il faut dire que ce sont ces premiers occupants qui ont ouverts la voix à l’habitation des lieux.
Ce qui jusque-là n’était qu’une brousse inhabitable et hostile s’est transformé au fil des années en quartier résidentiel de haut standing, après le passage des premiers occupants et l’arrivée de Soloprimo avec son projet de lotissement. Après les tracés et l’ouverture des routes conformément à un plan cadastral répondant aux normes d’installation des zones d’habitation modernes, l’État a mis en vente les parcelles de ceux qui n’avaient pas de documents légaux et qui s’étaient installés là sans documents officiels. Ceux qui avaient eu l’intelligence de se procurer du titre foncier ont pu récupérer leur domaine ou une partie de leurs domaines s’ils n’étaient pas traversés par les travaux d’ouverture des routes. (Les habitats de kaporo rails et kipé 2 n’ont pas eu cette chance).
Vers la fin du régime de Lansana Conté Soloprimo s’était mué en une sorte de quartier huppé où se côtoient hauts fonctionnaires et riches commerçants. Ceux qui n’arrivaient pas à suivre le rythme d’évolution de l’urbanisation de la Cité ont été obligés de vendre. Ce qui a ouvert la voie à une troisième vague d’arrivants qui ont suffisamment les moyens pour s’acheter des domaines à des centaines de millions voire des milliards.
La voirie urbaine
À la mort du feu général Lansana Conté en décembre 2008 et l’arrivée au pouvoir des militaires du CNDD, la voirie urbaine principale de la cité soloprimo étaient complètement délabrée, la poussière ou plutôt la « poudreuse rouge » étaient non seulement devenu un problème de santé publique mais aussi une « épine » en plein cœur d’une cité cossue.
Après les multiples plaintes des habitants dont la presse s’était fait échos, le capitaine Moussa Dadis Camara chef de la junte militaire d’alors au pouvoir va prendre sur lui la responsabilité de réhabiliter la voirie de la cité. Il donnera des instructions pour que le quartier tout entier soit bitumé.
Aussitôt dit, aussitôt fait les travaux seront confié à la société Enco 5 et en l’espace de quelques semaines la poussière va se dissiper au sein de la cité. Mais à l’arrivée de nouvelles autorités issues des élections présidentielles de 2010, Alpha Condé va signer un décret pour geler tous les projets en cours dans le souci de transparence, en centralisant les dépenses à travers le guichet unique. Malheureusement le projet sera stoppé en bon chemin alors que les travaux de bitumage de la totalité de la cité Soloprimo étaient loin d’être terminés. Résultat : une partie de la cité bénéficie du goudron et l’autre partie en est sevrée.
Soloprimo doit bénéficier des travaux de reprofilages des TP
Inclure la cité Soloprimo dans le plan de reprofilage des voiries urbaines actuellement en cours ne serait que normale dans la mesure où l’État est une continuité, ça ne sera que justice rendue. Tous les citoyens de Soloprimo appellent cela de leurs vieux d’autant plus ce quartier est situé à quelques mètres du centre directionnel de koloma qui est censé accueillir la nouvelle administration.
Mamadou Aliou Diallo