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Participation de l’UFDG à la présidentielle de 2020 : le mauvais procès d’une opinion insaisissable et ambiguë

C’est le leader politique le plus scruté par l’opinion. Il connait plus de procès d’une sévérité émotive que tout autre. Il est le plus souvent victime et coupable d’un tribunal virtuel avec la sentence la plus facile à rendre.

Chacune de ses actions est sujette à polémique et ses décisions, objet de controverses. A lui seul, il focalise l’actualité du pays plus que le Président et son gouvernement, c’est le véritable mastodonte du débat politique national de l’heure.

Dans le contexte politique actuel, peu s’intéressent ou non à la candidature du président sortant, frappé par l’âge limite de la légalité constitutionnelle, mais tous ou presque se préoccupent à la participation ou non de l’UFDG à la prochaine élection présidentielle sans base juridique légale. Et mieux, on parle d’honneur en mémoire de tous les martyrs tombés sur le champ du combat démocratique. C’est compréhensible !

Mais c’est inintelligent de prétexter de la sorte. Qui tue dans ce pays ? Le combat de l’opposition était contre la participation du Chef de l’État sortant ou la tenue d’un scrutin transparent et fiable? Arrêtons ce mauvais jugement.

La question vraie, qu’il faille se poser, qu’est-ce que l’opposition en générale et l’UFDG ont à gagner ou perdre en n’y participant à ce scrutin. D’abord, financièrement, on le sait tous que le parti recouvra tous les montants engagés à l’issue du scrutin. Il aura plus de 30% du corps électoral.

Politiquement, le parti viendra mesurer ses côtes et évaluer le terrain après s’être absenté aux dernières élections. C’est un bon instrument de mesure.

Démocratiquement, le parti aura confirmé sa volonté de changement pacifique malgré un contexte politique très défavorable. Le parti va balayer tous les préjugés qui pesaient à son encontre. C’est cela la culture démocratique.

Juridiquement, il sera plus légitime et légal de contester le résultat et refuser de ne pas reconnaître le vainqueur et provoquer une médiation internationale dont l’aboutissement sera le partage du pouvoir. Il aura honoré les victimes de manière intelligente avec l’économie de nouvelles vies.

La plus grosse bêtise, c’est de croire encore qu’il est possible de faire chuter le régime par la rue dans un contexte socio-économique difficile. Le Mali n’est pas la Guinée. Qu’on ne se leurre pas. Les législatives dernières ont prouvé que le peuple de Guinée n’est pas pour le changement.

Et pire, ceux qui s’agitent et s’aventurent dans une désinvolture malsaine, savent mieux que quiconque que seule l’UFDG a perdu pendant toute cette lutte. C’est son bastion qui est transformé en champ de théâtre et ses militants tués avec des compassions hypocrites et sans jugement.

Cellou n’est pas l’État. Qu’on arrête un peu.  Il est autant victime que nos martyrs tombés. Que voulez-vous ? Et s’il ne participe pas à ces élections, il fera encore l’objet de critiques les plus déconcertantes. C’est difficile d’être quelqu’un dans ce pays!

A lui de décider, l’opinion trouvera toujours un avis contraire. Qu’il refuse d’être l’esclave de cette opinion volatile, ambiguë et insaisissable. C’est le sens du leadership.

 

Habib Marouane CAMARA

Journaliste-chroniqueur politique

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