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Oumou Kadé Soumah, leader de la NGP à l’UA et à la CEDEAO : ‘’La volonté d’Alpha Condé a installé une dictature à base professionnelle est de plus en plus grande’’

Nous n’avions pas une autre possibilité de vous joindre que par la présente. Nous espérons qu’elle sera prompte et efficace.

En effet, nous sommes des citoyens guinéens, majoritairement des jeunes et femmes constitués en mouvement dénommé Nouvelle Génération Politique (NGP), créé depuis le 4 juillet 2020.

Nous œuvrons au renouvellement des valeurs politiques en Guinée en privilégiant le compromis, le dialogue à la confrontation et à la violence inutile.

Depuis quelques années, vous avez pu, comme tout observateur actif, observer que la Guinée vit une série de crises politiques qui conduisent aux manifestations répétitives avec leurs corolaires de pertes en vies humaines et pertes matérielles. Aussi que, les élections qu’elles soient locales ou législatives conduisent aux contestations et aux violences.

La présidentielle du 18 octobre 2020 est la parfaite illustration, vos institutions ont dépêché des observateurs et ont apporté leur caution technique au processus. Malgré tout, en dix jours, 46 morts ont été enregistrés du côté des populations civiles sans compter les morts enregistrés du côté des forces de défense et de sécurité lâchement tués par les manifestants en colères.

Les propriétés privées et publiques ont été détruites sans aucune justice et encore moins des réparations conséquentes. Non seulement les droits humains sont violés en Guinée, mais aussi les droits de propriétés aussi. La libre entreprise est entravée et les incitations à la haine deviennent grandes malgré les menaces des dirigeants à traduire devant les juridictions nationales leurs commanditaires.

Depuis l’initiative du Président Alpha Condé à doter la Guinée d’une nouvelle constitution, alors que son mandat légal tendait vers la fin, une contestation civile et politique a pris forme pour dénoncer sa volonté à accaparer le pouvoir et à trahir le principe de l’alternance démocratique consacré dans la Constitution l’ayant élu en 2010.

Depuis le double scrutin du 22 mars 2020, des centaines de Guinéens ont perdu la vie dans la contestation de la légitimité du Président à proposer une nouvelle Constitution, à être candidat à un autre mandat et aussi les résultats annoncés par la CENI et la Cour Constitutionnelle.

Après la présidentielle du 18 octobre 2020, le pays vit une crise sans précédent : les opposants au pouvoir se font arrêter et on les retire leurs titres de séjour en les assignant ainsi à résidence surveillée, le principal adversaire au régime du Président Condé, Monsieur Cellou Dalein Diallo, s’est fait séquestré pendant plusieurs semaines et pris en otage entravant sa mobilité.

Les responsables de son parti l’UFDG, sont traqués, mis aux arrêts et détenus sans que rien ne leurs soit reproché, des militants et sympathisants des formations de l’opposition subissent aussi la même chasse à l’homme. La volonté du Président Alpha Condé a installé une dictature à base professionnelle est de plus en plus grande.

La situation politique qui prévaut en Guinée requiert un dénouement pour la stabilité du pays et celle de la sous-région. Malheureusement, la confiance entre les différentes parties est entamée et cette crise de confiance ne favorise aucun dialogue franc, sincère. Pourtant, le Président Alpha Condé dans un récent discours a tendu la main à toutes les forces du pays et a appelé à l’apaisement.

Vos différentes institutions bénéficient de la confiance du Président de la République de Guinée et celles de différents acteurs de la classe politique guinéenne. Ce capital de confiance dont bénéficient vos différentes institutions devrait être mis à profit pour défendre la stabilité politique menacée en Guinée et dans la sous-région.

Aussi, nous vous convions à l’utiliser pour intervenir en qualité de médiateur dans la crise que vit la Guinée afin d’amener, conformément à la sagesse africaine incarnée par vos institutions, les parties opposées autour de la table de dialogue. Ce dialogue pourrait être placé sous vos auspices afin de permettre aux parties de se parler, de s’accorder sur leurs différends dans l’intérêt supérieur de la Guinée.

 

La Présidente de la NGP

 

Oumou Kadé Soumah

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