Plusieurs villages, dans le nord du Liberia, sont menacés de pollution, alertent des habitants de la région. Ils dénoncent l’exploitation sauvage de carrières par une entreprise chinoise : la société China Railway Seventh Group, financée par la Banque africaine de développement (BAD), a été choisie par les autorités libériennes pour construire une grande autoroute.
Depuis quatre ans, Sam Karwoods, habitant du village Henry Bahn dans le comté de Nimba, voit des sédiments de pierre, provenant de la carrière chinoise, tomber sur ses terres et sur ses rivières : « Quand ils font exploser la carrière, ils utilisent des produits chimiques et ça pollue l’air… et les villageois sont obligés de courir pour s’échapper dans la forêt… après, il y a de la poussière sur la nourriture et nous ne pouvons pas consommer nos produits comme le manioc, tout est pollué. Nos ressources en eau se sont taries et tous les cours d’eau sont endommagés. Aujourd’hui, nous vivons sans eau ou devons la consommer en achetant des bouteilles en plastique, ceux qui n’ont pas d’argent boivent l’eau polluée. »
Plusieurs habitants se plaignent de problèmes de diarrhée et de maux de tête. Sam Karwoods dit avoir perdu 11 membres de sa famille. En mai 2024, un rapport de l’Agence de protection de l’environnement, a mis en cause l’entreprise chinoise pour avoir déversé des sédiments du mortier dans les nappes phréatiques. Des conclusions restées depuis sans suite, motivant les habitants comme Sam Karwoods à vouloir désormais porter plainte.
Par RFI