En Guinée, l’environnement politique regorge d’un nombre impressionnant d’entrepreneurs politiques (entendez, entrepreneurs au sens schumpétérien du terme) : ils créent des partis et espèrent en tirer profit, au sens financier.
Cette triste réalité s’explique par le fait que le pouvoir est perçu dans notre pays comme une source d’enrichissement, et non comme un sacerdoce. Il n’est d’ailleurs pas étonnant d’entendre certains, dans la sphère politique, parler de « mercato politique », pour faire allusion à la notion de marché, avec à la clé des retombées financières. Or, le profit en politique doit être social, rien de plus! Comme au Botswana, aujourd’hui surnommé le « miracle africain » ou « l’exception du continent » (en raison de son classement systématique, au premier rang, en matière de gouvernance et de transparence). Si bien que le Botswana, pays pluriethnique, a toutes les chances d’être (bientôt !) un pays développé. Pendant ce temps, la Guinée barbote dans la misère et les sujets ethniques agités vicieusement par des entrepreneurs politiques malintentionnés.
Il en sera malheureusement ainsi aussi longtemps que le pouvoir sera perçu en Guinée comme du miel (qui attire les mouches) et non comme du vinaigre (qui les repousse). C’est pourquoi, nous devons œuvrer pour que, dans la conscience collective, le vinaigre s’impose dans la perception du pouvoir. Dès lors la chaine de contamination de l’ethnocentrisme sera, en même temps, rompue, car ce virus ne prospère que dans l’environnement politique qui en est le seul et unique vecteur de propagation.
Du reste, l’entrepreneur politique est sans conviction et sans aptitude à la réflexion programmatique. D’où son recours à l’ethnie, qu’il clame sans souci. Le danger est là.
Ibrahima BAH
Respect des deniers publics et du citoyen
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