À quoi sert-il de toujours à se plaindre ou critiquer les actes des autres si on peut soi-même s’engager pour mieux faire ?
Il se trouve que dans notre pays le choix du raccourci (critique passionnelle, victimisation, calomnie, injures, propagande) semble avoir pris le dessus sur les meilleures options qui peuvent faire réellement bouger les lignes.
La proportion la plus importante de la population étant la jeunesse, il est incompréhensible qu’elle passe l’essentiel de son temps à se plaindre des décisions des autres tandis qu’elle dispose des armes nécessaires pour changer l’ordre actuel des choses.
Que ce qui lui manque pour peser sur la balance ? La prise de conscience nécessaire pour envisager des initiatives collectives. La confiance en soi pour s’engager efficacement en mettant le focus sur l’essentiel au lieu de croire qu’il faut nécessairement faire la guerre aux autres pour soi-même exister (on peut s’imposer par son talent, son humilité, son patriotisme et sa persévérance). Une prise en compte plus intelligente des atouts en présence en vue de leur transformation en opportunités et une meilleure organisation des efforts pour mettre de la qualité dans la démarche (ça évite le déperdition d’énergie).
Il s’avère évident que nos textes de loi et le contexte nous donnent des outils et une marge de manœuvre dont nous ne faisons pas suffisamment usage pour construire notre leadership, influencer le cours des événements et dessiner les contours de l’avenir que nous voulons pour notre pays.
C’est pourquoi, de nos jours, il est vraiment inconcevable qu’une jeunesse soit manipulable au bénéfice des agendas de personnes dépassées dans leur compréhension des phénomènes et enjeux importants.
Par ailleurs, aucune profession ne peut être incompatible avec l’engagement militant. Il suffit d’exprimer la volonté en se donnant la vocation d’être au service de la collectivité car quelle que soit notre capacité financière à construire notre petit bonheur, il est impossible d’être heureux seul quand on a le sens élevé de la communauté de destin.
À partir de l’instant où il y a une quasi-unanimité qui se dégage autour du constat que notre pays est rendu malade par la politique, pourquoi ne pas le soigner à la source ?
La nature ayant horreur du vide, les plus brillants de notre société doivent s’engager pour être les meilleurs décideurs de demain. Ils peuvent avoir a priori les aptitudes nécessaires pour apprécier une situation et prendre les décisions les plus efficientes.
Bien que le fait d’être simplement jeune ne soit pas synonyme de vertu, seul ce type de rapport de forces permettra d’assainir l’espace public et instaurer un véritable débat sur les questions de fond. Ce qui aura l’avantage de permettre une meilleure appréciation des profils des décideurs de la Guinée qui réussit.
Enfin, il y a un adage qui dit que ‘’si vous ne faites pas de la politique, vous serez toujours sanctionné en étant gouverné par moins valeureux que vous’’. Notre pays est le parfait exemple qui illustre cet état de fait. Nous devons mettre fin immédiatement à cette sanction qui n’a que trop duré en cessant d’être des spectateurs résignés pour devenir de véritables acteurs décideurs.
L’avenir de notre pays dépend de la qualité de nos choix et le sens de notre engagement.
Aliou BAH