Il s’agit des otages politiques d’Alpha Condé, de l’un des plus célèbres opposants au troisième mandat. Le régime illégitime de Conakry retient encore de nombreux Guinéens en prison. Je parle de ces innocents qui croupissent dans les geôles d’Alpha Condé.
Ils sont privés de liberté. Pourtant, ils n’ont commis ni crime ni délit. Mais dans le sinistre jeu politique guinéen, l’engagement politique est en soi un crime, un crime de lèse-majesté. En Guinée, plus rien ne va, le régime panique.
Les dignes fils du pays sont entachés en prison depuis plusieurs mois, la plupart ne sont accusés d’aucune infraction. Ces prisonniers politiques ont simplement contesté le troisième mandat d’Alpha Condé. Ce simulacre de procès qui a conduit à la condamnation de Foniké Mengué nous montre clairement que la justice est devenue un instrument politique.
Tout porte à croire que les procureurs attendent les directives de la présidence pour ensuite créer de toutes pièces des infractions et des peines à la commande, sans aucune manifestation de preuves. En fait, nous assistons à un chantage politique. Le pouvoir veut obliger Cellou Dalein Diallo à s’avouer vaincu, à reconnaître une mascarade électorale.
Le régime d’Alpha Condé est en mal de légitimité, il est coincé entre le marteau et l’enclume. Bien évidemment, la répression à ses limites. Il faut bien reconnaître que les meurtres d’opposants n’ont pas suffi, puisque la mascarade électorale du 18 octobre 2020 n’a pas été reconnue. L’Union européenne (UE) refuse d’accepter le fait accompli, les Américains marquent une distance, même en Afrique de l’Ouest l’autocrate guinéen a dû mal à faire passer le coup de force.
Heureusement, Cellou Dalein Diallo, notre vaillant leader, l’UFDG et le FNDC tiennent bon. Nos redoutables combattants sans armes en complicité avec le peuple refusent toute forme de capitulation. N’est-ce pas beau, n’est-il pas magnifique ce beau peuple sans arme qui lutte contre une dictature hors d’âge ? Je vous le dis, l’héroïsme de notre résistance est en train de marquer l’histoire.
Certes, je souffre l’emprisonnement de mon camarade Foniké Mengué, je souffre l’absence de notre valeureux combattant Ousmane Gaoual Diallo et tous les autres injustement emprisonnés. Mais nous n’irons pas au dialogue, pas dans les conditions fixées par ce régime agonisant. Il faut au préalable la libération de nos camarades. Nous restons derrière notre leader, Cellou Dalein Diallo, c’est lui que le peuple de Guinée a choisi comme président, il reste le mieux placé pour défendre les intérêts de notre peuple.
Le chantage politique du régime ne nous fera pas fléchir, nous n’oublierons pas les nombreux morts. Nous savons que le régime ne pourra pas maintenir ce statu quo. Alpha Condé n’est pas en position de force. Pourquoi appelle-t-il à un dialogue politique ? Comme tout régime autoritaire, sa survie repose sur les aides internationales, le phénomène de la perfusion financière. Malheureusement pour ce régime corrompu, l’UE brandit la menace de la sanction, donc les aides financières ne sont pas à l’ordre du jour.
Depuis plus d’une décennie, nous souffrons des violations des droits de l’homme, des assassinats politiques, de la destruction des biens privés. Malgré tout, le régime n’a pas réussi à nous faire abdiquer. La résistance continue malgré la répression. Depuis quelque temps, c’est Alpha Condé qui passe par tous les moyens pour obtenir une négociation, cela n’a rien d’anodin. Damaro Camara est allé jusqu’à proposer la dissimulation de la caisse à résonnance, je parle de l’Assemblée nationale. Ce sont des signes qui ne trompent pas, nous savons que c’est le régime qui supplie pour un dialogue.
Il ne faut pas aller au dialogue, nous sommes allés trop loin pour ne pas reculer. Nous devons tenir l’épreuve de force pour tous les militants et alliés tombés sous les coups de ce régime criminel. Nous résisterons pour la mémoire d’Elhadj Ibrahima Sow, Mamadou Oury Barry, Roger Bamba tous morts en prison. Nous résisterons pour la mémoire de ces nombreux opposants assassinés depuis l’arrivée d’Alpha Condé au pouvoir.
L’opposition triomphera. La liberté vaincra la tyrannie, il ne peut pas en être autrement. L’UFDG survivra à cette violence politique.
Sois fort camarade Foniké Mengué, le combat continue.
Mody Amadou
Depuis Strasbourg