Dans une interview accordée à notre rédaction, le nouveau secrétaire fédéral de l’Union de Forces Démocratiques (UFDG) France M. Hafiziou Bah est revenu sur son élection à Paris. Il s’est exprimé également sur la bisbille au sein du parti, un éventuel retour de son leader Cellou Dalein Diallo et la prochaine présidentielle en Guinée.
Afriquevision.info : Vous avez pris service après la passation de service entre vous et Madame Hadiatou Diallo. Qui est-ce qui a valu votre élection ?
M. Hafiziou Bah : C’est un congrès qui est sorti d’un consensus après avoir réfléchi à une possibilité d’apaisement de la situation. En France, la direction nationale a décidé d’aller au consensus compte tenu de ce qui s’est passé en 2019. Vous savez, le congrès de 2019 a laissé beaucoup de traces. Raison pour laquelle le bureau exécutif a décidé cette fois-ci de demander à tous les responsables de différentes sections d’aller au consensus. Et le consensus a été trouvé autour de ma personne. Et je remercie toutes les personnes qui se sont désistées en ma faveur.
Vous êtes élu à la tête de la fédération UFDG-France dans un contexte de crise. Comme nous apprenons que le Cercle des Amis (CERAGà du ministre Ousmane Gaoual Diallo va organiser un congrès dans un bref délai. Est-ce que cela ne décrédibilise pas votre élection ?
Pas du tout. Attendez que ce congrès ait lieu. Il n’est pas encore lieu. J’ai entendu parler de ce congrès, mais officiellement je n’ai rien entendu parler des organisateurs de ce congrès.
Ne pensez-vous pas que l’UFDG est en situation de crise ?
On est dans une période de troubles aujourd’hui. Mais je vous assure que l’UFDG sortira vainqueur devant cette situation.
Après la radiation de l’actuel ministre Ousmane Gaoual Diallo et ses amis, la justice guinéenne a demandé au parti leur réintégration. Est-ce que vous pensez leur retour est possible ?
Parlez-vous de la justice en Guinée ? Est-ce qu’il y en a ? Pour nous, pertinemment ce n’est pas la justice qui décide. C’est une justice téléguidée. Et la justice avait demandé l’intégration de Bah Oury, mais il a fini par créer son parti. Aujourd’hui si Gaoual veut continuer en politique, la seule solution pour lui, c’est de créer son propre parti et non se camoufler derrière les militants de l’UFDG pour semer la division au sein de ses militants. Et sachez qu’aujourd’hui la confusion règne au sein de certaines personnes qui sont mal informées.
Le CERAG conteste votre légitimité ainsi que Cellou Dalein. Cela ne risque-t-il pas de provoquer l’implosion de l’UFDG ?
La situation particulière, de dispositif particulier. Cellou Dalein Diallo est aujourd’hui à l’extérieur compte tenu des circonstances dans notre pays. Manque de justice. Il n’y a pas de justice. S’il y avait vraiment de la justice, sa maison ne serait pas démolie quelques jours après son expulsion parce que le dossier était en justice. Cela veut dire que le dossier n’a pas été étudié. On a vu des bulldozers venir raser sa maison. Alors quand il n’y a pas de justice, on ne peut pas se permettre de se livrer à des voyous. Général De Gaulle avait quitté la France à des moments difficiles pour aller à Londres. C’est de là-bas qu’il a lancé l’appel et il est revenu quand la situation lui est favorable. Donc aujourd’hui Cellou Dalein Diallo est en train de mesurer lui-même la température. Celui même qui prendra la décision quand et comment il rentrera en Guinée, ce n’est pas quelqu’un d’autre. Et il a promis pour bientôt et ce sera fait
À quand le congrès du parti ?
Ce sera bientôt. Le moment venu, le congrès aura lieu et le président Cellou sera en Guinée.
En tant qu’exilé, Cellou Dalein peut-il réellement assumer ses responsabilités à la tête du parti au cas où une élection était organisée actuellement ?
Aucune élection ne s’organisera à son absence actuellement. Parce que rien n’est fait pour qu’on aille aux élections en ce moment. Depuis que la junte est là, est-ce que vous avez vu un seul instant une position prise pour aller aux élections ?
Si Cellou ne rentre pas alors que les élections sont fixées, avez-vous déjà une option ?
Une seule option, aucune élection ne s’organisera à l’absence de Cellou Dalein Diallo.
Est-ce que l’UFDG est prête à s’associer avec les autres formations politiques pour faire une candidature unique afin de barrer la route au président Doumbouya ?
L’UFDG se trouve déjà dans plusieurs organisations avec beaucoup de partis politiques. Il y a les forces vives, il y a eu l’ANAD, aujourd’hui les forces vives sont là. Mais je pense que l’UFDG mènera tout le combat possible pour aller aux élections contre la junte militaire qui est en place. Et je pense que même le général tient sa parole, il ne se portera pas candidat. S’il se porte candidat, il aura parjuré. L’UFDG de toutes les façons sera candidate aux élections présidentielles à venir et Mamadi Doumbouya ne peut pas se porter candidat.
Votre message de la fin ?
Je dirais à l’ensemble des militants de l’UFDG de resserrer les rangs et savoir que nous avons en face un adversaire sans scrupule qu’il faut à tout point de vue combattre par les voies légales.
Interview réalisée par Amadou Tidiane DIALLO
@Afriquevision1