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Guinée : quand des sages excellent dans la manipulation et l’ethnocentrisme

Tribune. La Guinée a connu ces dernières années une succession de crises sociopolitiques  et économiques qui ont engendré un climat de tensions, de méfiance et de haine. Cela se fait ressentir aujourd’hui dans toutes les sphères de notre pays, administration, écoles, marchés, etc.

Quand tu analyses avec objectivité et tu vois dans ton pays les germes qui ont conduit d’autres peuples à la violence et à l’autodestruction, en toute responsabilité, tu es interpellé et tu agis avec lucidité pour parer au pire.

Des maux qui ont pour noms la haine, la manipulation ethnique, l’exclusion, l’injustice et l’arbitraire ont largement contribué au désastre susmentionné imputable en premier lieu à ceux qui avaient en charge les destinées de leurs nations, alors aveuglés par les privilèges du pouvoir.

Mais revenons en à l’enfer guinéen qui témoigne donc de la folie des hommes dont se proclame notamment un groupe d’énergumènes dit de sages, barbe blanche, cœur de Satan.

À travers des propos tendancieux et de la plus grande ignominie, nombre d’entre ces barbus et/ou moutachus de la honte risquent d’affecter dangereusement notre vivre ensemble et d’entrainer la Guinée dans le cataclysme.

Pour mon amour pour la Guinée et pour le respect que j’accorde à mes compatriotes, je ne peux répéter certains propos entendus dans des vidéos devenues virales sur les réseaux sociaux. Des sages qui s’attaquent à tort à une communauté importante et respectée de notre pays. Quand cela sort surtout de la bouche d’un individu dont le rôle premier est de rassembler, c’est irresponsable, inacceptable et dangereux !

Depuis 2010 le Fouta est le théâtre de toutes les stigmatisations, d’exclusion, des propos injurieux et des attaques à tous les niveaux. Cela a eu pour conséquences des plantations détruites, des commerces anéantis, des enfants morts, blessés et d’autres contraints à l’exil en toute impunité.

Comment parler de paix quand des propos divisionnistes sont tolérés et encouragés, quand des vies humaines sont injustement fauchées, des champs à perte de vue détruits, des boutiques et magasins pillées et incendiées ?

On a vu des mouvements de jeunes soutenus par certaines autorités s’attaquer aux plantations des paisibles compatriotes sous prétexte qu’ils ne seraient pas originaires de leur région et cela en toute impunité. L’histoire est têtue et elle sera racontée au fil des générations.

On l’a dit et on ne cessera jamais de le répéter, la Guinée de notre rêve, cette Guinée unie, travailleuse et solidaire passera inéluctablement par une justice fiable, équitable et au service de là loi. Une justice à même de garantir l’égalité pour tous les citoyens de notre pays et de trancher selon les règles du droit et non pas selon l’humeur du chef, du haut-lieu. Le ministre de la Justice Monsieur Yaya Kaïraba Kaba ne s’est-il pas indigné récemment face à l’amateurisme d’un juge qui appela le chef de la junte pour lui demander quel sort il devrait réserver à une journaliste dont le seul crime est d’avoir mis à nu le comportement d’un dévergondé ? On est en train de franchir le Rubicon.

L’adversité politique ne doit nous conduire à l’irresponsabilité épidermique aux conséquences fâcheuses. Mon Général sous votre ministère, les erreurs du passé sont en train d’être reproduites avec autant de zèle et de mépris qu’il convient de s’interroger sur les motivations réelles du coup d’État du 5 septembre 2021.

Ne poussons pas le bouchon à l’extrême, à force de faire ou de laisser faire ces brebis galeuses égarées, ça vous retombera dessus !

 

Souleymane SOUZA KONATÉ,

Président de la Commission communication de l’ANAD et

Conseiller Chargé de Communication du Président de l’UFDG