La société minière de Dinguiraye (SMD) détenue par les Russes traverse une crise profonde en Guinée depuis quelques jours. La multinationale est accusée par la communauté locale de n’avoir pas respecté le protocole d’accord qui les lie et qui a été signé entre les deux parties dans un passé récent.
L’entreprise extractive qui est installée dans le district de Léro, est le théâtre de tensions depuis plus d’une semaine indique notre confrère RFI. Cette petite circonscription située à 140 km de la ville aurifère de Siguiri, non loin de la frontière malienne, connait des tensions et des émeutes qui visent la société minière SMD. Les populations affirment que la compagnie aurifère n’a pas respecté ses engagements en matière de recrutement et d’infrastructures. Depuis que l’armée est entrée dans la ville lundi dernier, les habitants dénoncent des morts et des blessés par balle.
Dès le 14 avril, plusieurs jeunes de Léro ont empêché l’accès du site de la compagnie SMD (Société Minière de Dinguiraye): ils exigeaient le recrutement de 150 de leurs compagnons, ainsi que l’électrification et la réalisation d’infrastructures pour la localité.
Un protocole d’accord, que RFI a pu se procurer a bel et bien été signé le 2 février dernier à Siguiri, dans lequel la société s’engage à recruter 60 locaux, fournir neuf groupes électrogènes et effectuer des travaux routiers.
Mais selon Ibrahima Kadiatou Camara, directeur général adjoint de la SMD, certains jeunes ont rejeté cet accord : « Un nouveau groupe de dissidents s’est présenté pour dire : « non, nous ne voulons pas de ce protocole ! Nous voulons que la SMD elle-même fournisse de l’électricité à ces villages, crée une centrale qu’elle gère elle-même et paie le carburant »… mais ça ce n’est pas le rôle de la SMD ! L’État c’est la puissance publique, (il) peut électrifier les villes guinéennes mais la SMD ne peut pas électrifier Léro et tous les villages ! »
SMD accuse les mécontents d’avoir vandalisé plusieurs équipements et même séquestré des représentants de l’État poussant l’armée à intervenir.
Un leader communautaire affirme anonymement à RFI que les militaires ont semé le chaos à Léro, en vandalisant les commerces et les maisons et en tirant et blessant par balle les habitants dont une partie a quitté la ville…
Le préfet de Siguiri qui menait les opérations a refusé de répondre à RFI.
Avec RFI