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Guinée-Bissau, la présidentielle risque de plonger le pays dans une guerre civile

Dans quelques jours, ce petit pays d’Afrique de l’ouest va organiser leur scrutin présidentiel. Mais, les tensions montent d’un camp à un autre. Les observateurs de la scène politique s’inquiètent des risques de violences et l’embrasement du pays dans une guerre civile.
Selon notre confrère de la Bbcafrique, la Cedeao a mis en garde contre la menace d’une guerre civile et a exhorté les autorités à ne pas laisser le processus électoral dérailler.

Un président sans réel pouvoir candidat à sa succession

Le président José Mario Vaz, premier président démocratiquement élu à terminer son mandat, se porte candidat à cette élection et fait face à 11 autres candidats dont son ancien rival, l’ancien Premier ministre Domingos Simoes Pereira.
Le président sortant José Mario Vaz a limogé fin octobre son Premier ministre Aristides Gomes, chargé par la communauté internationale de diriger les affaires jusqu’à la présidentielle.
Le nouveau premier ministre nommé a été contraint à la démission suite à un ultimatum de la Cedeao qui a apporté son soutien à Aristide Gomes.
La présidentielle de 2014 a marqué le retour à l’ordre constitutionnel en Guinée Bissau

Une élection cruciale pour l’avenir du pays

La Guinée-Bissau a connu neuf coups d’État, ou tentatives de coups d’État, depuis son indépendance en 1974.

Après le dernier putsch en 2012, l’élection de Mario Vaz en 2014 marquait le retour à l’ordre constitutionnel.
Mais le mandat de cinq ans du Président Vaz n’a pas été sans heurts.
Les tensions entre lui et le parti au pouvoir, le PAIGC, qui contrôle la majorité au parlement, sont fortes depuis 2015.
La présidentielle de dimanche doit marquer une nouvelle étape dans la consolidation de l’Etat de droit.
Toutefois, les partis de l’opposition ont fait part de leurs préoccupations au sujet des listes électorales, demandant que les élections soient reportées.
Autre inquiétude, le rôle de l’armée qui a toujours été présente dans la vie politique de ce pays de 1.8 millions d’habitants.
L’armée n’est pas intervenue au cours des cinq dernières années, alors que la crise institutionnelle aurait pu l’y inciter.

Pourra-t-elle rester dans cette posture de neutralité ?

Le chef de l’armée Bissau-guinéenne, le Général Biaguê Na Ntam, a assuré la semaine dernière que l’armée ne pense « plus à fomenter des coups d’Etat « .
Un deuxième tour est prévu le 29 décembre si aucun candidat n’obtient plus de 50 % des voix.
Pour l’heure, tous les regards sont rivés vers les joutes électorales. Un test pour l’actuel président qui s’entête face aux organisations africaines et internationales.

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