Ahmed Husein, un collaborateur du célèbre journaliste Anas Aremeyaw Anas, a été tué au Ghana dans la nuit de mercredi à jeudi.
Le journaliste d’investigation qui avait participé à une vaste enquête sur la corruption dans le foot africain a été abattu par balles mercredi soir alors qu’il rentrait chez lui à Accra.
L’enquête à laquelle il avait participé a fait éclater l’an dernier un vaste scandale de corruption et de matchs truqués, conduisant à de lourdes sanctions des instances internationales.
« Number 12 », un documentaire explosif sorti en juin 2018, piégeait des dizaines d’arbitres ghanéens et du continent, ainsi que plusieurs dirigeants de la Fédération ghanéenne de football, dont son président, en leur proposant des pots-de-vin.
A la suite du scandale, plus de 50 arbitres africains ont été suspendus par la Confédération africaine de football (CAF).
Le président de la Fédération ghanéenne de football et vice-président de la CAF, Kwesi Nyantakyi, avait été filmé avec des « investisseurs » potentiels (des journalistes infiltrés) à qui il faisait miroiter de juteux contrats avec le gouvernement ghanéen, en échange de plusieurs millions de dollars.
Il a démissionné de ses fonctions après avoir été suspendu pour trois mois par la Fédération internationale de football (FIFA).
La Commission nationale des médias a condamné l’assassinat du journaliste et a appelé la police à mener une enquête approfondie.
Anas Aremeyaw Anas a réagi jeudi sur le réseau social Twitter: « Triste nouvelle, mais nous ne serons pas réduits au silence. Repose en paix, Ahmed ».
Ahmed Husein avait récemment déposé plainte après qu’un député du parti au pouvoir, jugé proche de Kwesi Nyantakyi, a diffusé sa photo à la télévision nationale, promettant une récompense à qui le passerait à tabac.
Se prononçant sur le mode opératoire et l’assassinat du journaliste, un officier de police a expliqué à l’AFP, sous couvert d’anonymat, que le journaliste avait reçu des balles à la poitrine et au cou dans sa voiture, tirées par des hommes qui n’ont pas encore été identifiés.
« Il est dans l’intérêt de la nation d’arrêter les auteurs de ce crime », a déclaré Yaw Boadu Ayeboafo, éditeur de presse et président de la Commission nationale des médias.
De nombreux journalistes ghanéens ont également condamné sur les réseaux sociaux l’assassinat du journaliste âgé de 34 ans, qui a joué un rôle clé dans la récente enquête d’Anas Aremeyaw Anas.
« Number 12 » n’est que le dernier d’une série d’enquêtes explosives de l’équipe de journalistes d’investigation dirigée par Anas, spécialisé dans l’usage des caméras cachées pour traquer des personnes qu’il soupçonne d’être impliquées dans divers crimes. Ses investigations l’ont conduit plusieurs fois au-delà du Ghana, en Afrique, mais aussi en Asie.
Bbcafique