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Détention de Laurent Gbagbo à la Haye : une enquête remet en cause la crédibilité de la CPI

Selon le site  français Mediapart, un document confidentiel de la diplomatie française révèle que l’ex-procureur de la  Cour pénale internationale a demandé en avril 2011 de garder prisonnier Laurent Gbagbo. Seulement à cette époque, il n’existait ni mandat d’arrêt ni saisine de la CPI.

Le 11 avril 2011, Laurent Gbagbo qui se trouvait au palais présidentiel avec des membres de son entourage est capturé par les forces proches d’Ouattara avec l’aide des forces françaises.

Mediapart rapporte que Luis Moreno Ocampo qui était procureur de la CPI (2003-2012) a demandé le 11 avril 2011 aux forces pro-Ouattara de garder prisonnier Laurent Gbagbo avant une demande de son transfert devant la CPI. Selon le site, le problème avec cette demande : c’est qu’à cette époque, Luis Moreno Ocampo  ne disposait d’aucun mandat d’arrêt ni de saisine de la CPI. Pour Médiapart, tout laisse à penser que l’arrestation de Laurent Gbagbo a été orchestrée avant même que la Cour ne soit saisie.

Mediapart  rapporte que la  source de son information est  dans un document confidentiel du ministère français des Affaires étrangères. Un courriel envoyé par un haut responsable français à des individus (non identifiés) le 11 avril 2011 évoquant  les requêtes de l’ancien procureur :

« Un collaborateur d’Ocampo vient de m’appeler… Le procureur souhaite qu’Ouattara ne relâche pas Gbagbo, aurait écrit Stéphane Gompertz, qui était en charge des affaires africaines au ministère français des Affaires étrangères.

Milliardaire Lybien et Moreno Ocampo     

Selon le journal allemand Der Spiegel online,  l’image public d’Ocampo était trompeur, en considérant des dizaines de milliers de documents jusqu’à présents non divulgués, y compris des documents internes de la CPI, des contrats, des dépêches diplomatiques, des dossiers bancaires et des courriels. Les documents ont été divulgués à Mediapart, un site  français, et une équipe de DER SPIEGEL les a analysés avec leurs partenaires au sein du réseau European Investigative Collaborations (EIC).

Il aurait signé en 2015, un contrat  de 3 millions de dollars (2,55 millions d’euros) pour conseiller Hassan Tatanaki, un milliardaire  douteux ,  ancien partisan du régime de Kadhafi , qui serait profondément impliqué dans la guerre civile libyenne. Ocampo aurait  même utilisé des informations privilégiées pour protéger son client des poursuites possibles de la CPI.

Suite à ces révélations, le procureur de la  CPI, Fatou Bensouda,   a émis un communiqué  dans lequel elle indique entre autres :

Depuis vendredi dernier émanent d’articles parus dans certains médias des allégations visant l’ancien Procureur de la Cour pénale internationale (la « CPI » ou la « Cour »), M. Luis Moreno Ocampo. Ces articles se fonderaient sur 40 000 documents, y compris des courriels privés, obtenus et analysés par l’European Investigative Collaborations et onze médias participant à cette enquête. Bien qu’on ait pu laisser entendre publiquement que des systèmes de messageries électroniques privées ont été piratés, la Cour ignore comment ces documents ont été obtenus. …..Les allégations fâcheuses en cause n’empêcheront pas mon Bureau de s’efforcer de bâtir un monde plus juste conformément aux dispositions du Statut de Rome. Je ferai tout ce qui est en mon pouvoir, en toute indépendance, impartialité et objectivité, pour obtenir la justice à laquelle nous aspirons tous, avec dévouement et intégrité.

 

 

 

 

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