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Début du sextennat du président Alpha Condé: ‘’mes constats et vérités’’ (Par Oumou Kadé Soumah,  NGP)

Les premiers pas du Président Alpha Condé ne sont pas rassurants. Sa communication du samedi 30 janvier 2021 sur” gouverner autrement”  montre qu’il ne promet rien de nouveau. Après dix ans de gestion du pays, il avoue l’échec de ses politiques passées et reconnait l’existence d’un décalage entre les aspirations du peuple de Guinée et les résultats qu’il prête à ses politiques publiques. En reconduisant la majorité de ses ministres dont celle évoquée dans une affaire de corruption faisant l’objet d’une enquête judiciaire, le Président de la République prétend faire du neuf avec de l’ancien, du vermoulu.  Il nomme son gouvernement au moment où son Premier Ministre dont le seul souci était sa reconduction  est absent du pays. Son discours ” sur gouverner autrement ” avait tout l’air d’une déclaration de politique générale.

Je ne comprends pas pourquoi le Président de la République a eu du mal  à identifier d’autres compétences  dans son parti et au-delà pour constituer une équipe  gouvernementale digne de confiance et porteur d’espoir. On sait que c’est l’engagement politique le seul critère de nomination  pour lui.  Aussi absurde que soit ce critère, il n’est pas  suivi à la lettre. Comment comprendre que les jeunes des structures du RPG arc-en-ciel, les membres de la COBAG de Malick Sankhon et d’autres associations de soutiens influentes n’aient rien eu comme récompense?  Peut-on douter qu’ils ont mouillé le maillot et sont les soutiens de la première heure du Président Alpha Condé ? Ils n’ont pas été nommés, ils n’ont même pas été consultés alors qu’il est difficile de parler de mobilisation sans eux. Ceux qui étaient réticents à l’idée de soutenir un autre mandat pour le Président sont ceux-là qui sont reconduits et qui mènent des intrigues pour exclure les vrais soutiens de la cause du Président Alpha Condé. Comment comprendre que Mouctar Diallo ait été recompensé  de la sorte. Loin de moi l’idée de soutenir toute idée visant à faire du poste ministériel un moyen de se servir , il faut avouer que Monsieur Mouctar Diallo a fait ce qu’a fait un certain Oyé Guilavogui dont le chantage lui a permis de faire changer le décret de sa nomination et de le bombarder Ministre d’Etat.  On pourrait voir dans le limogeage de Monsieur Mouctar Diallo un acte de courage de la part du Président de la République, sauf que le cas Oyé Guilavogui  est un antécedent malheureux. Il  y  a donc un double standard.

Le Président de la République met en mal la République et son parti. Les valeurs, les compétences ne justufient plus les nomminations même quand il  promet de gouverner  autrement. Le RPG est aussi en mal parce que les compétents en son sein sont marginalisés. Les voix discordantes mécontentes des orientations du président du parti et de ses  nomminations sont mises à l’écart, santionnées,  humiliées. On reproche à Bani Sangaré, Lansana Komara et à d’autres cadres du parti de soutenir les jeunes mécontents des nominations du Président de la République. Ils sont suspendus de leurs fonctions au sein du RPG arc-en-ciel, dans l’administration guinéenne et on les a rétiré leurs véhicules de fonction.  Pourtant ce qu’elles disent sont fondées.  Helàs, on ne les prête aucune oreille !

Le RPG arc-en-ciel sombre. C’est le moment pour tous les cadres compétents, soucieux du progrès de ce pays compromis, déçus et dégoûtés par les orientations du Président Alpha Condé, de quitter le navire RPG arc-en-ciel sans destination sûre avant qu’il chavire.  La COBAG doit quitter Malick Sankhon parce qu’elle n’a aucun  mérite aux yeux du Président Alpha Condé. Depuis plus de dix ans aucun cadre de la COBAG n’a été nommé. La Cause Commune (LCC) n’a rien eu quant à elle aussi. Elle a pourtant  été l’un des premiers partis à soutenir la candidature d’Alpha Condé en 2010.  La COBAG et ses cadres seraient perdants s’ils ne tournaient pas le dos à Malick Sankhon et sa cause pour venir à l’opposition. Mouctar Diallo doit aussi revenir dans l’opposition. Il y a sa place. Il est permis de se tromper sur le compte d’une personne.  Il est permis de se repentir en quittant les rangs de l’imposture et du faux.

 

Oumou Kadé Soumah

 

Présidente de la NGP

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