Reporters sans Frontières s’insurge contre la candidature de la Rwandaise Louise Mushikiwabo à la tête de l’Organisation internationale de la francophonie (OIF). Louise Mushikiwabo, seule candidate à ce jour, est aussi ministre dans le gouvernement de Paul Kagame depuis dix ans, alors que le Rwanda pointe au 156e rang dans le dernier classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF.
Depuis 1996, l’ONG recense 8 journalistes tués ou portés disparus au Rwanda.
« On se pose la question de savoir commentLouise Mushikiwabo, si jamais elle devait être investie à l’automne prochain à la tête de l’OIF, pourrait accomplir son mandat et sa mission de l’OIF, notamment en matière de liberté de la presse, interroge Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF, au micro de RFI.
Cela me paraît tout à fait incompatible, étant donné la lourde responsabilité de madame Mushikiwabo en matière d’atteinte à la liberté de la presse, et d’atteinte aux droits de l’Homme en général au Rwanda, que cette personne puisse assurer un mandat de défense de la liberté de la presse, de défense des médias et des journalistes, tout en ayant été pendant près de dix ans la ministre des Affaires étrangères dans les pires régimes en matière d’atteinte à la liberté de la presse au monde ».