Le Canada reproche à Aung San Suu Kyi d’avoir refusé de dénoncer les violences subies par les Royingas. Les députés canadiens avaient accordé la nationalité canadienne honorifique à la dirigeante birmane en 2007.
La chambre des communes, l’institution qui réunit les députés canadiens, reproche à la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi d’avoir refusé de dénoncer le « génocide » de la minorité musulmane des Rohingyas.
Les membres de cette chambre parlementaire ont adopté à l’unanimité une motion révoquant la nationalité canadienne honorifique accordée à Aung San Suu Kyi.
Ce privilège lui avait été accordé en 2007, lorsque la récipiendaire du prix Nobel de la paix était emprisonnée en Birmanie.
La réputation internationale d’Aung San Suu Kyi a été ternie par son refus d’appeler l’armée birmane à mettre fin aux atrocités commises contre les Rohingyas.
Ces atrocités dénoncées dans de nombreux pays ont été qualifiées de « génocide » dans une résolution votée récemment par la chambre des communes du Canada.
Les Rohingyas, de confession musulmane, sont traités comme des étrangers en Birmanie, un pays à plus de 90 % bouddhiste.
Des milliers de Royinga se sont réfugiés au Bangladesh à cause des exactions subies dans leur pays.
Entre août et décembre 2017, plus de 700.000 d’entre eux ont fui la Birmanie pour le Bangladesh voisin à la suite d’une offensive de l’armée birmane.
Ils ont été victimes de viols, d’exécutions extrajudiciaires, et leurs villages ont été incendiés.
Le gouvernement canadien a adopté la motion votée par les députés canadiens.
« Notre gouvernement a appuyé cette motion en réponse à son refus persistant de dénoncer le génocide des Rohingya », a expliqué le porte-parole de la ministre des Affaires étrangères.
En mai dernier, le Canada a promis une aide supplémentaire de 300 millions de dollars canadiens, environ 200 millions d’euros, pour améliorer les conditions de vie des Rohingya dans les camps du Bangladesh.
Le Canada n’a accordé la citoyenneté honorifique qu’à cinq autres personnalités, parmi lesquelles Nelson Mandela, le dalaï-lama ou encore la Pakistanaise Malala Yousafzai.