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Après IBK du Mali, à qui le prochain tour ?

Le pouvoir pour le pouvoir avec son lot d’humiliations et de malédictions. L’accumulation des pleins pouvoirs entre les mains d’un seul individu ou relativement d’un groupe, mène tendancieusement à un abus fréquent des pouvoirs.

Abuser de la gratitude du peuple est le sport quotidien des pseudo-démocrates, introvertis dans la lutte du pouvoir et extravertis dans son exercice. C’est un individualisme politique le plus prononcé et le plus abouti qui a trouvé forme dans ces pays où le pouvoir est un bien personnel avec le cachet durable de l’inertie générale.

De serviteurs du peuple qu’ils étaient et de grands représentants légitimes qu’ils revendiquent, remplis  du sentiment d’indispensable, deviennent facilement des  maîtres du peuple au sens le plus accompli du mot.

Ces dirigeants qui sont l’une des créatures des dirigés, évoluent jusqu’à devenir le seigneur de ces derniers avec un abus intolérable de leur gratitude.

En parlant de ce dirigeant imposteur qui a fait couler plusieurs espoirs, a fini par tordre le cou à la démocratie avec la complicité d’une élite servile et vendue qui a pour béquille, ce peuple corrompu et lâche, dégageant une certaine puanteur.

Le drame et le péril de notre chère démocratie viennent de cette élite malpropre qui monnaye sa dignité au prix d’un poste pour le prestige personnel et le confort de la responsabilité sans charges véritables.

Ces pantins qui font des va-et-vient à l’image des essuie-glaces d’une voiture, balancent dans tous les sens et ravalent leurs vomissures face  à la moindre occasion. Ces soumis et pirouettes sont les maîtres maux de nos Républiques.

Le coup d’envoi d’une instabilité chronique vient d’être donné au Mali voisin. Le retour au vieux démon malgré les quelques espoirs qui ont caractérisé la dernière décennie avec le rêve d’une transition démocratique consolidée. Tout est parti à l’eau, désormais par la faute et l’entêtement des sans scrupules.

Le pays est en berne. La République à terre et les institutions enterrées. Tout est à refaire au plan institutionnel  comme un pays qui sortait d’une longue guerre civile.

Dans les autres pays avec des crises  latentes, rien ne bouge comme ça se doit et la résignation couve leurs peuples. On ne sait plus vers quel saint se vouer ? Peut-être que le déclic viendra de Dieu mais pas quand même de ses fils qui ne sont que des femmelettes associées.

Le retour des militaires au pouvoir est démocratiquement insoutenable, mais politiquement correct dans un contexte où la confiscation du pouvoir est observée.

Et mieux vaut un coup d’État militaire civilisé, sans effusion de sang qui bénéficie du soutien populaire qu’une démocratie dans le sang avec des élections truquées, une gouvernance décriée et maintenue par un groupe de personnes pour un intérêt personnel.

Et enfin, mieux vaut un péril collectif que le triomphe d’un groupe de lâches sans culture du partage et sans intelligence.

Que Dieu réserve à tout dirigeant sourd le même sort que IBK, Blaise Compaoré, Ben Ali et autres… l’humiliation, le déshonneur et la malédiction.

Le pouvoir pour le pouvoir a pour finalité l’humiliation et le regret. Il faut savoir partir pendant qu’il est temps et, avant le réveil du peuple. Comme l’a dit l’autre : ‘’ mieux vaut quitter le pouvoir 5 ans plutôt que de partir 5 minutes plus tard‘’.

Après ce qui s’est passé dans la ferveur et l’enthousiasme populaire avec le renversement du pouvoir décrié de Ibrahim Boubacar Keita, l’on ne se demande plus à qui le prochain tour, mais à quand et où le prochain sera foutu dehors ? Certainement qu’ils se reconnaîtront !

 

Wassalam !

 

Par Habib Marouane CAMARA

Journaliste-Chroniqueur

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