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Manifs, grève à l’horizon, incertitude sur l’enrôlement des électeurs… Cocktail explosif de fin d’année

Après la mobilisation grandiose à Nzérékoré la semaine passée contre le projet de nouvelle constitution chère aux caciques du régime et la riposte des partis de la mouvance présidentielle par des meetings favorables à Alpha Condé, le Front national pour la défense de la Constitution (FNDC) augmente la pression sur le régime. 
Il appelle à manifester ce mardi 26 novembre à Conakry. La marche autorisée suit le même itinéraire que les précédentes. Le regroupement se fait au Rond-point de la Tannerie où le départ sera donné en présence d’un leader charismatique de l’opposition.
Les marcheurs vont ensuite directement traverser le quartier Gbessia, contourner l’autoroute Fide Castro au niveau du pont de Kondébougni pour rallier Concasseur. Marcher d’Hamdallaye à Bellevue avant d’arriver à la Terrasse du stade 28 septembre à Dixinn où des discours seront prononcés par les principaux leaders du FNDC.
Comme les autres, cette nouvelle marche vise à contraindre le président Alpha Condé à renoncer au projet de nouvelle Constitution devant lui ouvrir un boulevard de la présidence à vie. Mais le chef d’Etat qui aura 82 ans en mars prochain, n’entend pas reculer. Il reste sourd et muet aux appels de ses pairs à libérer les prisonniers politiques et relancer le dialogue interguinéen.
Il vient même de déclarer publiquement, qu’il n’a absolument aucune leçon à recevoir de personne. Et qu’il ira « là où le peuple veut qu’ (il) aille ». « Car, la voix du peuple, c’est la voix de Dieu. Nous allons démontrer à la face du monde comme en 58, que la Guinée peut se lever debout face à son destin», a-t-il lancé à ses détracteurs devant une foule réunie la semaine dernière au stade de Kankan la deuxième ville du pays.
A ses soutiens, il a conseillé de ne pas du tout se laisser «impressionner» par certains de ses fils qui «se sont vendus» à ceux que Condé considèrent comme étant ses «ennemis».

Entêtement

La fin de la crise sociopolitique n’est donc pas pour demain. L’entêtement de Condé à laisser planer le suspense autour de cette affaire de 3e mandat ne porte pas atteinte seulement au processus d’enrôlement des électeurs qui connait des couacs dans certaines villes provinciales. Il attise le feu dans la cité. Les manifestations sanglantes endeuillent le pays. Déjà, 120 morts !
Alors que son deuxième et dernier mandat s’achève en octobre 2020, aucun indicateur fiable ne montre en ce dernier semestre de l’année 2019 un tableau de bord de l’économie aux voyants verts. Le Franc guinéen est par terre. Les prix des denrées de première nécessité flambent. Le populo tire le diable par la queue. Les activités économiques sont pour ainsi dire paralysées.
Le tourisme en est durement affecté. Les hôtels flambants neufs construits sous le magistère de Condé n’attirent plus grand monde. L’autoroute qu’il a fait traverser la capitale et la ville périphérique de Coyah est déglinguée en maints endroits. Les travaux publics font du raccommodage et du rafistolage.

Grève à l’horizon

Le secteur de l’éducation est quant à lui hanté par une menace de grève qui pointe à l’horizon. A quelques semaines des congés de fin d’année, le puissant Syndicat libre des enseignants et chercheurs de Guinée (SLECG) dirigé par Aboubacar Soumah s’estime roulé dans la farine par le gouvernement.
Samedi 23 novembre 2019 à Conakry, il a fait savoir que le recensement des enseignants ne s’est pas tenu dans des conditions requises. Il se propose de déposer ce lundi un mémorandum au Premier ministre pour exiger l’engagement sans délai ni condition à la Fonction publique des enseignants contractuels et la fixation à 8 millions de FG du salaire des enseignants.

 

Par Gordio Kane in le Populaire 

 

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