- À la Une, Actualités, Afrique, Société

Un journaliste présentateur radio assassiné en RDC et sa maison incendiée

C’est la triste nouvelle qui s’abat en RDC dans la sphère médiatique. Selon Reporters sans frontières (RSF),  il y a urgence à renforcer la sécurité des journalistes. L’organisation internationale de défense des hommes des médias  se joint à son organisation partenaire Journaliste en danger (JED) après l’assassinat d’un  journaliste en République démocratique du Congo (RDC) et demande une enquête sérieuse pour en identifier rapidement les auteurs et les circonstances.

RSF s’interroge si le  journaliste Papy Mahamba Mumbere tué  a-t-il payé le prix de son engagement dans la  lutte contre Ebola? Le journaliste venait d’animer une émission sur la riposte contre l’épidémie qui a déjà fait plusieurs milliers de morts dans l’est de la RDC lorsqu’il a été tué samedi soir vers 20h à son domicile à Mambasa, dans la province de l’Ituri. Selon les informations recueillies par Journaliste en danger (JED), le journaliste et animateur de la Radio communautaire de Lwemba a été attaqué par un groupe d’hommes muni de couteaux et de machettes, sous les yeux de sa femme, elle-même grièvement blessée. Leur maison a ensuite été incendiée par les assaillants.

Selon le directeur de sa radio, les interventions de ce journaliste à l’antenne n’étaient pas bien accueillies par une partie de la population locale et les groupes armés qui se montrent de plus en plus hostiles aux opérations menées pour endiguer cette épidémie.

Journaliste en danger (JED) s’est dite “extrêmement choquée” par ce meurtre intervenu le jour même de la célébration de la journée mondiale de la lutte contre l’impunité des crimes commis contre les journalistes.

“Il est impératif qu’une enquête sérieuse soit menée pour identifier et traduire en justice ceux qui ont fait taire à jamais ce journaliste engagé dans la lutte contre une épidémie qui touche sa communauté, estime Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. Ce terrible assassinat témoigne de l’urgence qu’il y a, à renforcer la sécurité des journalistes en RDC, notamment en mettant en place un mécanisme dédié à leur protection.”

Dans son rapport annuel publié le 2 novembre JED a comptabilisé 18 actes d’agression, de torture ou de maltraitance sur les 85 atteintes à la liberté de la presse recensées en RDC en 2019. Ce nouveau meurtre de journaliste porte à quinze, le nombre des professionnels des médias congolais tués au cours de deux dernières décennies dans le pays.

Lors d’une mission conjointe qui s’est déroulée du 14 au 18 octobre à Kinshasa, RSF et JED ont plaidé pour la mise en place rapide d’un réseau de points focaux dans les différentes administrations et ministères concernés par la liberté de la presse, première étape d’un mécanisme visant à assurer une réponse rapide et un suivi des plus hautes autorité afin de renforcer la protection et la sécurité des journalistes et de lutter contre l’impunité.

La RDC occupe actuellement la 154e place sur 180 au Classement mondial de la liberté de presse établi par RSF.

 

Laisser un commentaire