Par ces temps qui courent, il ne fait pas bon d’être jeune en Guinée, surtout de l’axe Leprince. Un par un, manifestant ou pas manifestant, innocent ou pas, délinquant ou simple débrouillard à la quête du quotidien ou d’un avenir meilleur, ils tombent un par un, comme des mouches sous les balles et la hargne destructrice et démoniaque de militants zélés ou acquis à la cause du maitre.
Ce mercredi 7 novembre 2018 restera longtemps gravé dans la mémoire collective de ceux qui luttent pour la démocratie, la liberté et les droits de l’homme car la barre effroyable des 100 victimes a été atteinte et franchie et le décompte macabre se poursuit inexorablement avec en prime des honneurs et des promotions accordés à la dynamique destructrice.
Autant on ne peut rester insensible à cela, autant l’on doit faire preuve de prudence dans l’appréciation de la situation. Ceux qui tuent impunément avec le silence approbateur de la justice « nationale » ou de « l’État » ne représente pas le peuple de Guinée ; ceux qui dégainent leurs armes et qui sont au service d’une faucheuse impitoyable ne peuvent pas être assimilés à tout une ethnie au point d’en jeter l’opprobre, mais si au demeurant ceux qui tombent sont de manière flagrante de la même identité culturelle et ethnique, de la même zone…
L’on peut tenter désespérément une approche conciliante au nom de la paix et de l’unité nationale, même si notre justice est incroyablement, sournoisement, cyniquement, inacceptablement indifférente face à ces assassinats tout aussi incompréhensibles et intolérables. Dieu seul sait ce que l’avenir réserve à la Guinée, nous prions pour le meilleur, mais l’avenir de ce pays et le projet de construction d’une république est compromise profondément.
En réalité, le peuple de Guinée est pris en otage dans un engrenage bien réfléchis, bien huilé et bien entretenu par des politiques qui surfent sur des théories farfelus du complot et qui se nourrissent du sang de leurs victimes et dont les succès et les hégémonies sont aux antipodes de la coexistence pacifique, de l’unité nationale.
Cette situation ne peut pas être étouffée et mis sous silence car l’on s’acheminerait tout droit vers un génocide à huit clos et grader le silence face à de telles atrocités, c’est les encourager.
Mamadou Aliou DIALLO pour afriquevision.info
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