Quand l’arbre cache la forêt, le bûcheron risque de se tromper et minimiser l’envergure de la tâche qui l’attend.
Ma conviction est que tous ceux qui insinuent que le problème c’est Cellou, le problème c’est Cellou, font tout simplement des jugements simplistes, des raccourcis pour apprécier, juger une situation politique et sociale plus complexe.
Allez prendre la place de Cellou à la tête de l’UFDG ou reprendre son leadership avec un autre Parti politique; croyez-moi, vous ne pourrez nullement faire mieux que lui.
C’est en effet, là où lui, Cellou n’a pu faire mieux que Yacine Diallo, Barry lll, Barry Diawadou, Siradiou Diallo, Bah Mamadou, paix à leur âme pour ne citer que ceux-là, c’est là dis-je, où vous ne pourrez faire mieux que Cellou. Si Cellou s’avère être un politicien peureux et manquant de stratégie, personne ni dira qu’il en était de même de Bah Mamadou, par exemple.
Dans l’histoire de la Guinée démocratique, aucun Parti politique n’a mobilisé autant de militants que l’UNR de Bah Mamadou.
Lui-même avait dit en 1993 que si Lansana Conté veut gouverner les animaux et les végétaux, il va truquer les élections pour en être le vainqueur. Mais, si la démocratie, c’est la règle de la majorité, c’est lui qui avait la majorité des guinéens derrière lui. À la fin, c’est Lansana Conté qui s’est déclaré vainqueur, laissant sans voix des milliers de votants désabusés.
Il en a été ainsi, voir même pire les années suivantes jusqu’à l’assassinat de notre jeune démocratie avec le hold-up électoral de 2010 qui a consacré Alpha Condé le Roi des Rois en Guinée grâce à la manigance des petits rois tapis dans l’ombre se disant faiseurs de Rois dans notre agonisante République bananière.
L’histoire politique de la Guinée ne s’est pas écrite avec l’affrontement politique entre le RPG de Mr Alpha Condé et de l’UFDG de Mr Cellou Dalein. Sa page est en effet, ouverte depuis avant notre indépendance, elle reste encore ouverte et elle le sera toujours après ces deux leaders du mouvement.
L’actualité qui prévaut en ce moment avec cette élection des maires dans notre pays, doit être analysée de façon un plus profonde pour comprendre que le mal est plus vieux et je dirai également, plus profond que ce que les uns et les autres croient aujourd’hui.
Les communautés guinéennes, les minorités comprises doivent se ressaisir, s’arrêter, se regarder en face, se parler pour imaginer, promouvoir une autre Guinée que celle que nous connaissons aujourd’hui.
Le faire avant que la vase ne déborde serait un événement pour la Guinée que je qualifierais de plus important que notre indépendance.
Notre pays a besoin d’une ré-fondation, continuer à rester dans sa bulle en s’abritant derrière des petits intérêts personnels n’est pas de nature à s’offrir un environnement rassurant. La situation actuelle quoi qu’on dise, quoi qu’on fasse, ne peut pas continuer comme ça. Il est donc temps que les uns et les autres reviennent sur des bons sentiments pour faire en sorte que ça passe avant que ça ne casse. Ça s’appelle en langue de prévention routière STOP avant le CHOC.
Que Dieu nous aide à trouver le bon chemin pour notre pays, que tous les guinéens de tout bord politique et social fassent sienne cette noble préoccupation. Amen.
Sow Boubacar, Fribourg (CH)