Chronique. Aujourd’hui, le problème de la Guinée est qu’on veut aujourd’hui tout refonder, religion, social, politique, culture à coup de décrets et d’arrêtés, comme si soudainement la Guinée vient de naître où chacun veut nous amener dans nos extrêmes limites en une sorte de bras de fer.
Nous devenons la Guinée des extrêmes, et cela dans tous les domaines, religion, anti religion, politique, même en patriotisme on en fait trop, pour dire vrai.
Quand j’entends « BRANDING GUINEE » et que je vois le symbole du NIMBA, je meurs de rire et de pitié pour mon pays.
En clair, vous ne verrez aucun investisseur sérieux, sauf des bandits et des dealers, venir mettre leur argent dans un environnement aussi incertain que le nôtre où, à chaque moment, les autorités actuelles peuvent être renvoyées par le vaillant peuple de Guinée.
Sinon comment peut-on prétendre vendre positivement l’image d’un pays dans le but d’attirer les investisseurs, quand les droits humains sont foulés à même le sol, les espaces civique et politique complètement rétrécis au nom des kalachnikovs.
Le CNRD et son Gouvernement, dans leur obstination sans précédent à narguer le peuple de Guinée, s’entêtent dans le déni de la triste réalité dans laquelle le pays est plongé depuis deux ans. Leur dernière trouvaille, ils l’appellent « Branding Guinée ». Alors, disons à cette nébuleuse et à ses affidés, que le meilleur branding Guinée, c’est de favoriser un État de droit, mettre fin aux harcèlements et poursuites judiciaires fantaisistes et injustifiées engagées par une justice aux ordres contre les acteurs de la société civile et les leaders politiques. Les libertés fondamentales, notamment la liberté d’association et de manifestation sont menacées de disparition. Ce qui est aux antipodes des promesses du 5 septembre 2021.
En complicité avec les membres du gouvernement et le CNT, la nébuleuse du CNRD a fini par détourner la transition, en reconduisant les pratiques abjectes et nauséabondes du pouvoir.
En s’instituant comme instance suprême de la transition, ils aspirent à l’écrasement total des contre-pouvoirs et à un contrôle sur les richesses nationales, prenant ainsi en otage l’avenir de tout un peuple. La possibilité qu’une dictature militaire, répressive et corrompue se pérennise au pouvoir est de plus en plus plausible en Guinée.
Ne nous laissons pas gagner par la passion ou la folie du pouvoir, elle nous enlève une grande partie de notre force, celle même de notre pays et nous livre désarmés à la réalité.
SEKOU KOUNDOUNO
RESPONSABLE DES STRATÉGIES ET PLANIFICATION DU FNDC