Si les dons de doses de Pékin sont bien accueillis sur le continent, ils ont peu de chances de changer la donne géopolitique, estiment les analystes du cabinet britannique Verisk Maplecroft.
L’avance prise par la Chine dans la distribution de vaccins aux pays africains lui procurera-t-elle un puissant avantage diplomatique ? Rien n’est moins sûr, à en croire un trio d’analystes spécialisés sur l’Afrique du cabinet de conseil en risques mondiaux Verisk Maplecroft, basé au Royaume-Uni.
Dans un rapport publié le 9 mars, ces derniers estiment en effet que s’il ne fait aucun doute que les dons de vaccins de la Chine sont bien accueillis sur le continent, « la diplomatie de la Chine en matière de vaccins en Afrique a peu de chances de changer la donne géopolitique ».
Pour les analystes, trois raisons expliquent la relative faiblesse de la mesure :
Trois raisons pour lesquelles la diplomatie vaccinale de la Chine n’aura probablement pas un grand impact :
La préférence pour les accords bilatéraux
« Bien que la Chine ne cesse de vanter les mérites du multilatéralisme, Pékin privilégie clairement la fourniture de ses vaccins par le biais d’accords bilatéraux plutôt que par des structures multilatérales… La préférence de Pékin pour les accords bilatéraux entravera probablement la capacité de la Chine à se tailler un rôle dominant dans la stratégie de vaccination de la région, étant donné que la majorité des doses sont susceptibles de passer par des structures multilatérales », préviennent-ils.
Des dons pas si importants
« Le gouvernement chinois devra donner la priorité aux stocks de vaccins destinés à son programme de vaccination national, car Pékin peut difficilement se permettre de donner l’impression de négliger le front intérieur. Cela pourrait limiter l’offre de vaccins Covid-19 qu’il peut fournir au continent africain, sachant qu’il a également des ambitions dans d’autres parties du monde. »
Multiplication des sources
« Les gouvernements africains chercheront probablement à acheter des vaccins auprès de divers fournisseurs, car ils ont fait de l’obtention rapide des doses nécessaires leur priorité absolue. Il est donc peu probable qu’ils deviennent dépendants d’un seul fournisseur, sauf pour quelques pays, comme le Congo, la Guinée, le Sénégal, les Seychelles et le Zimbabwe, où les vaccins chinois représentent une part importante de l’approvisionnement total. »