La crise post-électorale persiste toujours au Niger, après la proclamation des résultats provisoires, plusieurs partisans de l’opposition ont manifesté dans les rues du pays dénonçant un hold-up électoral.
Face à cette tension palpable, de nombreux opposants sont accusés par le régime de Mahamadou Issoufou, d’être à la base de la terreur sociopolitique entrainant plusieurs décès, destructions de biens publics et prives ainsi que des arrestations.
L’opposant nigérien Hama Amadou, que les autorités accusent d’être derrière les troubles de ces derniers jours, est entendu ce vendredi dans les locaux de la police judiciaire à Niamey.
Hama Amadou s’est présenté de lui-même à la police judiciaire, c’est ce que confirment plusieurs sources à RFI, dont Barké Moustapha, le directeur de campagne de son parti, le Moden Fa Lumana Africa.
L’opposant est arrivé accompagné par deux de ses avocats dans les locaux de la police, où il doit être interrogé avant d’être éventuellement transféré à la justice.
Jeudi, devant la presse, le ministre de l’Intérieur accusait Hama Amadou d’être derrière les troubles de ces derniers jours. Il était recherché et présumé en fuite. Selon l’un des avocats de Hama Amadou, le domicile de l’opposant avait été encerclé par les forces de l’ordre à plusieurs reprises au cours des deux derniers jours.
Hama Amadou n’était pas candidat à l’élection présidentielle, sa candidature ayant été invalidée par la Cour constitutionnel. Mais il s’était engagé dans la campagne avec le candidat du RDR-Tchanji, Mahamane Ousmane.
Selon le bilan du ministère de l’Intérieur, deux personnes sont mortes et près de 470 ont été arrêtées lors des troubles qui ont eu lieu à Niamey après l’annonce, mardi par la Céni, des résultats provisoires de la présidentielle. Ces résultats donnent vainqueur Mohamed Bazoum avec près de 56% des voix face à Mahamane Ousmane (44%). Des chiffes que l’opposition, qui revendique la victoire, conteste.
Plusieurs autres personnes se trouvent actuellement à la police judiciaire de Niamey pour y être entendues comme par exemple, Djibril Baré Mainassara. Il était lui-même candidat au premier tour de la présidentielle le 27 décembre sous les couleurs du parti UDFP Sawaba avant d’apporter son soutien au second tour à Mahamane Ousmane.
Afriquevision avec RFI