Les viols individuels, collectifs ou en réunions constituent aujourd’hui la plus grosse partie de la criminalité juvénile en République de Guinée.
La dernière en date est cette adolescente de 17 ans, Halimatou Diallo. Après deux (2) ans de silence de peur de se voir se faire rejeter par sa famille paternelle et maternelle, cette jeune fille a décidé de se libérer de ce fardeau.
“ C’est après avoir perdu mes parents à Conakry lors d’une manifestation politique de l’opposition et de la société civile que j’ai décidé d’aller au village chez mon oncle paternel.’’
Déjà traumatisée par la perte de ces deux parents, Halimatou qui cherchait un refuge auprès de sa famille paternelle y trouva l’enfer.
‘’Quelques semaines seulement après mon arrivée, mon oncle a décidé de me marier à son fils qui est mon cousin (Bachir Diallo). Je lui ai dit non, car le monsieur avait l’âge de mon père’’.
Avec ce refus, la petite Halimatou va traverser les pires moments de sa vie d’adolescente. Avec sa voix tremblante, la jeune fille poursuit.
“Mon oncle et son fils m’ont enfermé dans une case. Au début, mon cousin Bachir venait me parler, m’amadouer pensant que j’allais changer ma position, voyant que j’avais la même réponse à chaque fois, il a fini par brutale. Il me frappait, m’insultait, me menaçait de mort, me traitait de noms d’Israël. Un soir il est venu, il m’a frappé et m’a violée. J’ai pleuré toute la nuit car je venais de perdre ma dignité.
Depuis ce jour, presque tous les soirs, il venait, c’était la même chose, me frapper et me violer. Il m’avait prise en photo ou j’étais nue en me menaçant de les publier si je disais quoi que soit’’.
Avec cette violence sur une fille de 17 ans, la victime décide de mettre fin à sa vie. Pour elle, vivre n’était plus important, mieux pour elle de rejoindre ses parents dans le monde des immortels. “Avec ce viol et ces violences à répétitions, mon bas ventre et ma tête ont commencé à faire mal. Voyant que le mal persistait, mon cousin a envoyé une boîte de médicament le matin, à sa sortie de la case, j’ai avalé tous les comprimés. Vers le soir, quand il a ouvert la porte, il a trouvé que j’étais inconsciente. Ils m’ont conduit au centre de santé du village voisin.
Voyant mon état de santé très inquiétant, le médecin a dit de m’envoyer à Conakry”. Comme souvent, la loi du silence ajouter au sordide des autorités laissent ces filles victimes de viols et de violences dans leur solitude. Pour la question de savoir si Halimatou n’a pas informé ses proches pour ce crime, elle explique “
Arrivée à Conakry, après ma sortie de l’hôpital, j’ai expliqué à ma tante tante qui m’a directement appelé mon oncle, qui lui a dit jamais son fils ne fera cela.
Que je racontais des mensonges pour salir son image et celle de son fils. Ma tante m’avait demandé si j’avais des preuves après que mon oncle les faits. Je lui ai dit non, elle m’a dit qu’elle ne pouvait rien faire sans preuve”. Le récit de cette ado met en évidence une trame commune à toutes celles victimes de viols collectifs. Et pourtant les journalistes et des associations dénoncent cet état de fait aujourd’hui et invitent les autorités à réprimer ces criminels.
A tous ces problèmes s’ajoutent également les problèmes politiques qu’elle a traversé. Aux dernières nouvelles, cette jeune fille âgée aujourd’hui de 19 ans est actuellement au Royaume Chérifien (Maroc).
Ibrahima Cherif Haidara
Journaliste pigiste
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