C’est une chasse aux sorcières qui est engagée contre les opposants du régime de Maréchal Idriss Deby Itno. Le désormais tyran au pouvoir depuis plus de 30 ans multiplie les répressions contre ses détracteurs, qui manifestent contre sa candidature pour un sixième mandat.
Au Tchad, l’élection présidentielle est prévue en avril et ce samedi, une marche était organisée à Ndjamena et dans d’autres villes pour contester une nouvelle candidature du président Idriss Déby. Une marche interdite par les autorités. Il y a eu une centaine d’arrestations dans tout le pays, selon la Commission tchadienne des droits humains.
Ce lundi 8 février au matin, la police tchadienne annonce que sept personnes ont été inculpées au Palais de justice de Ndjamena alors que l’opposant Succès Masra est toujours réfugié à l’ambassade des États-Unis. La police nationale a communiqué le nom des sept personnes inculpées pour l’organisation de la manifestation de samedi, parmi elles, Mahamat Ibedou, secrétaire général de la Convention tchadienne des droits de l’homme, ainsi que Fatimé Soumaïla, trésorière des Transformateurs.
Troubles à l’ordre public
Ces personnes sont actuellement inculpées pour troubles à l’ordre public, atteinte à l’intégrité des agents et destruction des biens publics. Le commandant Paul Munga, porte-parole de la police nationale a notamment précisé que plusieurs policiers avaient été blessés et plusieurs véhicules endommagés. Ces sept personnes ont été arrêtées devant l’ambassade des États-Unis au même moment où Succès Masra s’y était réfugié.
Interrogé sur le cas du le leader du parti des Transformateurs, le commandant Paul Munga a botté en touche : « La police nationale ne gère pas ce qui se passe dans les chancelleries, chaque ambassade est responsable de ses activités. Le rôle de la police, c’est d’interpeller ceux qui résistent à la loi et de traquer ce qui se déversent sur la voix publique pour commettre des casses, pour le reste c’est pas son problème c’est en dehors de ses compétences. »
Négociations
Selon nos informations, des négociations ont eu lieu afin de garantir la sécurité de Succès Masra à sa sortie de l’ambassade, négociations qui comprenaient notamment le retrait des forces de sécurité du périmètre de l’ambassade qu’elles encerclaient depuis samedi. Mais Succès Masra refuse de quitter le bâtiment diplomatique tant que les personnes arrêtées samedi ne sont pas libérées, ce qu’il a confirmé à RFI.
Afriquevision avec RFI