La Commission électorale nationale indépendante du Niger a annoncé, samedi, les résultats du premier tour de la présidentielle. Un second tour sera nécessaire en février pour départager Mohamed Bazoum, arrivé en tête, et l’ancien président Mahamane Ousmane.
Un second tour sera nécessaire au Niger. La Commission électorale nationale indépendante (Céni) a annoncé, samedi 2 janvier, que Mohamed Bazoum était arrivé en tête devant l’ancien président Mahamane Ousmane, lors de l’élection présidentielle du dimanche 27 décembre.
Mohamed Bazoum est arrivé en tête du premier tour avec 39,33 % des voix contre 17 % pour Mahamane Ousmane, a précisé la commission. L’écart est insuffisant pour proclamer un vainqueur et un second tour sera donc nécessaire en février pour les départager.
“Un succès pour l’histoire démocratique du Niger”
Ancien ministre de l’Intérieur et bras droit du président sortant Mahamadou Issoufou, Mohamed Bazoum, qui espérait une victoire dès le premier tour, devra donc chercher des alliances avant le 2e tour le 20 février dans ce pays pauvre du Sahel marqué par des coups d’Etat et en proie à des attaques jihadistes récurrentes.
Le taux de participation du scrutin est de 69,67%, avec 5,2 millions de votants sur 7,4 millions d’électeurs inscrits (pour une population de 23 millions d’habitants), selon ces résultats qui doivent être validés par la Cour constitutionnelle.
Les anciens Premiers ministres Seini Oumarou, troisième, et Albadé Abouba, quatrième, obtiennent respectivement 8,95 % et 7,07 % des suffrages, devant l’ancien ministre des Affaires étrangères Ibrahim Yacouba, cinquième avec 5,38 % des voix. L’autre ancien président en lice, Salou Djibo, est arrivé sixième avec 2,99 % de suffrages.
C’est la première fois dans l’histoire du Niger qu’un président élu succédera à autre président élu.
Le président sortant Mahamadou Issoufou, 68 ans, ne se représentait pas à l’issue de ses deux mandats constitutionnels. C’est la première fois dans l’histoire du pays, qu’un président élu succédera à autre président élu.
“Cette nouvelle page de l’histoire démocratique de notre pays est un succès”, a-t-il affirmé dans son allocution télévisée et radiophonique pour le Nouvel an.
Résultats annoncés des législatives
Enfin on votait aussi pour les législatives, dimanche dernier. Les Nigériens ont ainsi élu 166 députés de l’Assemblée nationale, en un tour et à la proportionnelle.
Comme pour la présidentielle, c’est le PNDS qui arrive en tête. Il obtient 80 sièges, suivi du Moden Fa Lumana Africa, avec 19 sièges pour le parti de Hama Amadou. Le MNSD et le MPR Jamhuriya obtiennent 13 sièges chacun.
Les cinq députés qui représentent la diaspora n’ont pas été élus dans le cadre de ce scrutin. La Céni précise que des législatives partielles seront organisées ultérieurement.
Pas de coup KO
Joint par RFI, le journaliste et essayiste nigérien Seidick Abba explique pourquoi l’arrivée en tête du PNDS, parti au pouvoir, lors de ce premier tour de la présidentielle et des législatives n’est pas vraiment une surprise.
« En réalité, pour qui connaît bien la sociologie politique du Niger, ce n’est pas une surprise parce que depuis février 1993, il y a toujours eu un second tour lors des élections présidentielles organisées au Niger. Donc, ce n’est pas une surprise. C’est le coup KO qui aurait été une surprise », souligne-t-il.
« Ceux qui étaient considérés au départ comme les vrais favoris du scrutin ont confirmé leur statut parce qu’il y a eu un émiettement de voix. À la différence de l’élection de 2016 où il n’y avait que quinze candidats, aujourd’hui on s’est retrouvé avec trente candidats. Cet émiettement de voix a profité aux candidats qui ont un appareil politique important, une vraie assise politique », ajoute Seidick Abba.
Avec AFP, Reuters et RFI