La manifestation annoncée ce mercredi 25 novembre 2020 par l’Alliance nationale pour l’alternance démocratique (ANAD) en Guinée, à sa tête Cellou Dalein Diallo, leader de l’UFDG semble être moins suivie par endroit. Cette protestation contre la dérive autoritaire du régime d’Alpha Condé, qui se livre depuis quelques jours à une campagne de chasse aux sorcières est appliquée à la lettre dans certaines villes comme à Labé et sa région en plus de la commune de Ratoma à Conakry.
Mais au regard de l’atmosphère qui règne dans l’ensemble du territoire, on constate que même si les guinéens ont envie de battre le pavé, ils sont partagés entre la peur d’être traqués ou écroués dans les geôles du pouvoir et tués par des milices entretenues par les tenants des affaires publiques du pays. Un phénomène bien engagé depuis le début de la décennie de la gouvernance du locataire du Palais Séhkoutoureya.
Une autre faction de guinéens s’enferme dans le carcan des résignés. Dans les débats ou les urnes on sent leur engagement de vouloir s’en débarrasser du pensionnaire de Conakry avec ses acolytes, mais dans la mise en œuvre de leur idée sur le terrain de lutte, le relâchement est perceptible. Une tendance que le pouvoir Condé essaye d’élargir sur l’ensemble du territoire, histoire de réduire ses opposants à leurs propres discours.
La manifestation d’aujourd’hui démontre que les guinéens ont besoin d’une nouvelle cadence en vue d’inverser la donne, même si les opposants qui s’opposent entre eux, ne semble pas avoir une autre carte à imprimer pour fléchir l’octogénaire président.
Les guinéens ont désormais le choix entre se résigner ou de creuser la peur, encore d’adopter une nouvelle forme de lutte face à une autorité décidée à les réduire en cendre par la pauvreté ou des tueries.
Mamadou DIALLO