Le premier tour de l’élection présidentielle togolaise se tient ce samedi 22 février 2020. En course de ce scrutin de deux tours pour la première fois dans l’histoire politique du pays, six candidats sont en lice, dont le président sortant Faure Gnassingbé.
L’homme au perçoir depuis quinze ans maintenant entend briguer un quatrième mandat à l’issue de cette joute électorale. En face de lui une opposition déchirée et qui s’aventure dans la bataille en ordre dispersée, ce qui ouvre le boulevard à l’actuel chef de l’Etat, qui a succédé son père en 2005, après avoir régné d’une main de fer ce petit pays d’Afrique de l’ouest pendant 38 ans.
La remise du compteur à zéro par l’adoption d’une nouvelle constitution en 2019 via un parlement monocolore et l’inscription à la course pour une nouvelle mandature constituent des signaux d’une monarchie absolue dans ce pays. Tout démontre que Faure âgé d’une cinquante d’année veut prolonger le demi-siècle de pouvoir de sa famille, ce qui pourrait permettre de suivre la ligne de son défunt papa, d’où la présidence à vie.
Pour ce rendez-vous électoral, les candidats ont mis fin à leur campagne avant le premier tour de la présidentielle.
Dans son dernier discours public prononcé dans sa ville natale de Kara, au nord de la capitale Lomé, le président Faure Gnassingbé a déclaré à ses partisans que l’avenir du pays était désormais entre leurs mains et les a exhortés à se rendre aux urnes. Un aveu qui fait présager tout dans la sphère politique et son maintien au fauteuil présidentiel.
Le président Gnassingbé a pris la relève de son défunt père et cherche à maintenir la présence politique de sa famille dans cette nation ouest-africaine, qui dure depuis un demi-siècle.
Après avoir résisté aux protestations en 2017 et 2018, il a fait adopter des changements constitutionnels l’année dernière, malgré les manifestations des partisans de l’opposition, ce qui lui a permis de se présenter à nouveau.
Les luttes intestines au sein de l’opposition ont vu les manifestations s’essouffler.
Le président Gnassingbé est en lice sous la bannière du parti de l’Union pour la République (UNIR) et est challengé par Jean-Pierre Fabre, du parti de l’Alliance nationale pour le changement (ANC).
M. Fabre est arrivé deuxième lors des deux dernières élections et n’a pas réussi à rallier l’opposition.
L’ancien Premier ministre Agbéyomé Kodjo, qui a servi sous le père de M. Gnassingbé, est également en lice avec le Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD).
La dernière candidature de M. Kodjo à la présidence a été approuvée par l’archevêque Philippe Fanoko Kpodzro, archevêque émérite de Lomé et doyen des évêques du Togo.
C’est le début d’une lourde défaite pour les opposants et acteurs frondeurs contre le pouvoir togolais.
Félix pour afriquevision.Info
contact@afriquevision.Info
