Le vendredi 31 janvier 2020, deux actes inacceptables ont été posés par les populations de Kinshasa. Ils ont saccagé un des sauts-de-mouton de TSHANGU et ils ont ouvert à la circulation celui de Pompage alors que c’est le Chef de l’Etat qui devrait inaugurer cet ouvrage. Ces actes sont significatifs et méritent l’attention des autorités.
Nous sommes tous d’accord que ces actes sont à condamner. Mais nous devons nous poser certaines questions dont celle-ci : pourquoi les populations de Kinshasa ont-elles agi de la sorte ?
1. L’opacité des travaux des sauts-de-mouton :
Il est clair que les responsables de ce projet n’ont pas assez communiqué pour permettre aux populations de savoir combien d’argent a été déjà donné aux entreprises pour construire ces sauts-de-mouton ? Combien d’argent reste à payer ? Quelle est la date exacte de livraison de sauts-de-mouton aux autorités ?
En principe, on devrait produire de grandes affiches qui donneraient toutes ces informations aux populations. Il n’y en a pas eu du tout.
2. Les autorités n’ont pas tenu compte des souffrances des populations
Un ami qui habite la commune de Nsele me disait, il y a quelques jours, que chaque jour, il quitte chez lui à 4h00 du matin pour se rendre à son travail (il est libéral) en ville et que le soir, il arrivait chez lui après 22H00 à cause des embouteillages liés aux travaux de sauts-de-mouton.
Sans oublier qu’à cause de ces embouteillages, les transporteurs privés ont augmenté le prix d’une course en taxi ou en bus sans autorisation de l’autorité publique. Malgré les plaintes des citoyens, l’autorité publique n’est pas intervenue pour que le prix officiel d’une course en taxi soit respecté.
La bourse du kinois est affecté les travaux des sauts-de-mouton.
3. La mauvaise communication des autorités
Plusieurs fois, les dates pour la fin des travaux de tous les sauts-de-mouton ont été communiquées, mais aucun de délai n’a été respecté.
Plusieurs fois aussi, il a été annoncé l’inauguration du saut-de-mouton de Pompage, mais aucune date n’a été respectée.
La réaction anarchique des citoyens doit interpeler les autorités publiques. Elles donnent l’impression de ne pas maitriser ce qui se passe avec ces ouvrages. Ça ne rassure pas sur le présent, mais aussi sur l’avenir.
Le message à retenir de ce qui est arrivé hier est clair : si les autorités ne tiennent pas leurs promesses ou ne prennent pas en compte les souffrances des citoyens, ils vont eux-mêmes se prendre en charge.
Il faut tirer des leçons et faire les choses avec plus de professionnalisme. Il faut une remise en cause des acteurs et des stratégies. Sans cela, nous allons nous contenter du minimum alors que le Président Felix est une opportunité qui nous permet d’atteindre le maximum.
Kinshasa, le 01 février 2020
Me Jean Claude KATENDE
Le Gardien du Temple