Le réaménagement de l’ancien siège du RCD, le parti dissous de Zine El Abidine Ben Ali, est quasiment terminé et le bâtiment situé à Tunis abritera bientôt des services de trois ministères, a-t-on appris mercredi de source officielle. Cette tour de verre de 17 étages, incontournable pour qui circule dans le centre de la capitale, est inutilisée et gardée par des militaires depuis la révolution de 2011, dont elle fut un des sites emblématiques.
Nouvelle « Tour de la Nation »
« Après une année de travaux d’un coût de 1,6 million de dinars (650 000 euros environ), nous avons débuté le transfert de nos services administratifs », a affirmé à l’AFP le secrétaire d’Etat en charge des Domaines de l’État et des Affaires foncières, Mabrouk Kourchid. « L’ensemble de nos services doit être installé d’ici le 15 avril », a-t-il ajouté.
D’après Mabrouk Kourchid, des fonctionnaires des ministères de la Culture et du Tourisme doivent également emménager « probablement d’ici l’été » dans les anciens locaux du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD).
Renommé « Tour de la Nation », l’édifice abritera aussi des expositions et la projection permanente d’un film sur l’histoire de la Tunisie, entre autres. « Cette tour devra appartenir au peuple tunisien », a ajouté Mabrouk Kourchid.
22 tonnes de documents remis aux Archives
Le responsable a par ailleurs relevé que les documents saisis dans le bâtiment après la chute de la dictature de Ben Ali étaient « en cours de transfert aux Archives nationales » afin notamment « d’être à la disposition des historiens ».
Ce projet concerne l’ensemble du territoire tunisien : « 22 tonnes » de documents collectés dans les ex-locaux du RCD à Kasserine (centre-ouest) viennent ainsi d’être remis aux Archives à Tunis, a indiqué son ministère dans un communiqué.
Le siège du RCD a été une des principales cibles des manifestants lors de la révolution. Le 20 janvier 2011, soit six jours après le départ du dictateur, l’inscription « RCD » figurant sur sa façade avait symboliquement été arrachée sous les yeux des manifestants.
Fondé en 1988 par Ben Ali, moins d’un an après son arrivée au pouvoir, ce parti – qui revendiquait plus de deux millions d’adhérents, soit plus d’un cinquième de la population – a été dissous au printemps 2011 sur décision de justice.
L’ancien dictateur, âgé de 80 ans, vit depuis plus de six ans en exil à Jeddah, en Arabie saoudite.
Jeuneafrique.com