Emmanuel Macron au Burkina Faso Les grandes lignes du discours du président Emmanuel Macron à Ouagadougou :
1-« Les crimes de la colonisation européenne sont incontestables » En visite au Burkina Faso, Emmanuel Macron a prononcé ce mardi un discours devant un millier d’étudiants de l’université de Ouagadougou. Le public a vivement réagi lorsque le chef de l’État français a parlé de démographie. Après avoir rendu un hommage solennel au capitaine Thomas Sankara, assassiné en octobre 1987, le président Macron a évoqué plusieurs sujets. Entre autres :
2- La France consacrera 1 milliard d’euros (655 milliards F CFA au soutien des entreprises africaines. « La France sera également au rendez-vous en investissant dans les grandes infrastructures africaines de demain » (transport, numérique).
3- Sur la démographie : « Êtes-vous sûrs que c’est le choix de cette jeune fille d’avoir sept ou huit enfants ? » « La démographie peut être une chance, à condition que chaque femme ait la possibilité de choisir d’avoir des enfants ou pas. La démographie c’est aussi l’accès à la santé. L’Afrique n’a pas besoin uniquement qu’on lui envoie des médecins étrangers. Elle a des médecins, bien formés. L’Afrique a besoin de financement pour ouvrir des structures de soins où ces médecins pourront exercer. Il faut aussi développer la télémédecine. »
4- Sur le réchauffement climatique : « J’ai la conviction que c’est en Afrique qu’est en train d’être inventée la ville durable de demain. » « La lutte contre le réchauffement climatique doit être le terrain de l’innovation, de l’entreprenariat. » « La menace qui peut amplifier toutes les autres et les rendre hors de portée c’est le changement climatique. L’Afrique est toute entière en première ligne des effets du changement climatique. Elle peut aussi réussir, là où l’Europe n’a pas toujours su apporter les bonnes réponses. »
5- Sur la démocratie en Afrique : « Je ne vous donnerai pas de leçons, ce n’est pas le rôle du président français » « Il n’y a pas de politique africaine de la France » « La troisième menace qui peut miner l’Afrique, ce sont les conflits politiques. Les plus optimistes diront que l’Afrique n’a jamais connu aussi peu de conflits entre Etats. Les plus réalistes, comme moi, diront que l’Afrique n’a jamais connu autant de blocages » notamment dans ses élections. « La France entretient avec l’Afrique un lien indéfectible. L’Afrique est gravée dans la mémoire française, dans la culture, dans l’histoire, dans l’identité de la France. C’est une fierté que je veux porter comme un atout pour la France, et pour l’Afrique dans notre rapport au monde. »
6- Sur l’aide au développement : « Parfois, notre aide publique au développement ne répond pas aux besoins. Elle fait plaisir à des gouvernements, français ou africains. C’est une mauvaise méthode. »
7- Sur la sécurité : « Je veux que nous puissions conduire les premières victoires du G5 Sahel. Il est nécessaire que ces forces communes conduisent à terrasser ces terroristes. Elles sont indispensables pour vos armées, vos populations. » « Le quatrième péril, c’est l’obscurantisme, l’emprise de l’extrêmisme religieux sur les esprits. C’est une menace bien plus redoutable parfois que le terrorisme. Cette menace n’a pas de frontière ni de continent, tout simplement parce qu’elle s’attaque à ce qu’il y a de plus intime : la foi et la religion (…) Ne laissez jamais la religion vous convaincre que c’est une aventure de destruction de l’autre. »
8- Sur la situation en Libye : « La responsabilité est de dire que les drames qui se déroulent sous nos yeux en Libye sont un crime contre l’humanité. (…) Je proposerai demain à Abidjan une initiative euro-africaine » pour lutter contre l’exploitation de la misère humaine « et qui doit commencer par frapper les organisations criminelles, les réseaux de passeurs. Je proposerai que l’Afrique et l’Europe viennent en aide aux populations prises aux piège en Libye ».
9-A la fin de son discours, Emmanuel Macron a cité notre compatriote Felwine Sarr : « L’Afrique ne doit plus courir sur les sentiers qu’on lui indique, mais marcher prestement sur le chemin qu’elle se sera choisi …».
Afrique midi