Dans cette interview accordée à notre rédaction, le nouveau secrétaire fédéral du cercle des amis de Gaoual CERAG-UFDG France revient sur son élection et les plaintes déposées contre ses agresseurs lors du congrès du CERAG à Paris le 09 novembre dernier. Souleymane Bah évoque également les bisbilles au sein du parti, le prochain congrès, sa relation avec Cellou Dalein Diallo et l’annonce des forces vives sur l’installation d’un nouveau gouvernement civil à compter du 31 décembre 2024. Lisez..
Afriquevision.info: Vous avez été installé comme secrétaire fédéral du CERAG-UFDG dans un contexte particulier. Puisqu’un autre de l’UFDG (Elhadj Hafiziou bah) a été également installé il y a quelques mois. Sur le terrain qui de vous deux sera reconnu et comment avez-vous été choisi au sein du CERAG ?
Souleymane Bah : J’ai été choisi peut-être à ma modeste personne en qualité dont les amis ont estimé le plus compétent et rassembleur au-delà du CERAG et de l’UFDG également. Parce qu’étant membre fondateur de la première fédération du parti créée en 2007 ici en France, je fais parti des rescapés et les plus anciens de ce parti ici.
L’expérience et mon sens de dialogue, de rassembler les gens non seulement la société civile, mais aussi des autres partis politiques de l’ANAD et au-delà, je pense que cela a joué en ma faveur et mon expérience politique sur le terrain aussi a prévalu. En ce qui concerne qui doit être reconnu sur le terrain politique, je reconnais il y a deux courants. Il y a l’UFDG le parti et le CERAG c’est un mouvement de soutien d’Ousmane Gaoual Diallo dans la reconquête non seulement de l’UFDG mais aussi pour faire respecter les textes de lois du parti dont certains ont omis à savoir la violation de l’article 54 de la constitution qui est à la base de la création du CERAG. Parce qu’en multipliant les exclusions de parts et d’autres, ont permis à la création du CERAG qui, un mouvement de soutien qui dit à un moment donné stop à ces exclusions inutiles. Ils sont rassemblés derrière ce mouvement pour permettre d’avoir une nouvelle vision au sein de l’UFDG.
Lors de votre installation, nous avons assisté à une résistance sans fin des forces vives pour empêcher la tenue de ce congrès. Il y avait des cas d’arrestations et de blessés. Comme ça a été votre cas. Vous aviez annoncé des plaintes. Ou en êtes-vous ?
Bien avant ça, il y avait des mises en garde. Il y avait des plaintes qui avaient été déposées par certains amis à cause de la multiplication des violences de l’autre camps (UFDG). Parce que le cercle des amis de Gaoual, ce ne sont pas de gens violents. Ça a été démontrer sur le terrain. Nous on s’est réunis en tant qu’ami du cercle de Gaoual dan une salle pour faire notre congrès, donc ce n’est pas nous qui sommes allés agressés. Au contraire, nous avons été agressés. Cette bagarre n’a pas eu lieu sur la route c’est dans une Halles. Pourtant, ils n’étaient pas invités. Mais ils ont senti le vent est en train de tourner peut-être en notre faveur, d’ou ce mécontentement, cette manipulation en nous traitant de tous les noms d’oiseaux. Moi, j’ai été blessé par le mégaphone que certains d’entre eux détenait. Il y a eu un échauffourée un peu et heureusement la police a intervenu et a remis de l’ordre et le congrès a eu lieu, le bureau a été validé. Ceux qui estimaient que ça ne pouvait pas marcher ont compris que la raison est là. En ce qui concerne la plainte, je ne vais commenter la décision de la justice parce qu’elle ne m’appartient pas. Il y a des plaintes qui ont été déposées à plusieurs reprises. Donc c’est à la justice de déterminer que faut-il faire.
Sachant bien qu’à partir de l’arrivée du CERAG, les militants du parti sont désormais divisés. Voulez-vous nous dire que la page de Dalein est tournée au sein du parti ou une réconciliation est possible ?
Les deux sont possibles. Et je rappelle que je n’ai pas de problème avec Cellou Dalein. Quelques jours après avoir lu le courrier d’exclusion ou radiation à titre provisoire qu’il m’a adressé, le président Cellou m’a appelé par rapport à ce courrier. Il m’a dit qu’il ne me reproche de rien. Je lui ai demandé d’où vient ce courrier, il m’a dit ça ne vient pas de lui mais peut-être ça vient d’un de ces vice-présidents. C’est par la suite j’ai appelé le vice-président chargé des questions politiques Kalemou Yansané, il me dit “je rentre en conseil politique, je vais te rappeler plus tard. Mais sache que ce n’est pas moi qui ai validé la décision ”. (…) Alors il y a une fenêtre de dialogue même s’il y a eu des tensions.
J’espère que ce sont des tensions qui sont éphémères. On peut toujours discuter, dialoguer afin de tirer un terrain d’entente. À l’UFDG comme d’autres partis politiques, il y a toujours de courants. Mais ce n’est pas une question de nouveau. Les gens ne connaissent pas la réalité du terrain politique, ils font avec émotion et ils pensent que si une personne ne suit pas la ligne du président Cellou est considérée comme ennemi, alors que ce n’est pas le cas. Quand nous défendons les textes du parti, c’est pour dire qu’on est en train de se battre pour la justice en Guinée mais aussi au sein de l’UFDG.
Après l’installation des plusieurs secrétaires fédéraux du CERAG, à quand désormais le congrès du parti ?
Ce que je peux vous dire on est en train de finaliser les zones où on a pas fini les installations de fédération. Il y a quelques fédérations notamment à N’zérékoré et une partie de la base côte qui va être finalisé la semaine prochaine avec le retour du président ( Lamarana Pety). Et à partir delà, on va se projeter et organiser notre congrès au mois de janvier 2025.
En présence du président du parti ou pas?
On va essayer de discuter avec lui pour savoir s’il y aura un terrain d’entente. Si on peut créer une commission adhoc pour essayer de discuter ensemble sur la faisabilité. S’il accepte on le fera sinon ce n’est pas grave aussi. Nous allons organiser notre congrès en janvier 2025.
En tant que membre du gouvernement, Ousmane Gaoual Diallo peut-il assumer ses responsabilités à la tête du parti au cas où une élection serait organisée actuellement ?
On ne sait pas encore les potentiels candidats. Là on est en phase d’installation de fédérations et de structures. Peut-être il y a d’autres candidatures qui pourraient bousculer le calendrier d’Ousmane. Si Ousmane s’est déclaré candidat il ne sera pas seul. Il y aura peut-être d’autres candidatures de poids lourds qui vont essayer de bousculer Ousmane et d’autres personnes.
Serez-vous candidat ?
Je ne sais pas encore. Je suis en phase de réflexion, mais pourquoi pas. En tout cas les portes ne sont pas fermées (rire).
Est-ce que le CERAG-l’UFDG est prêt à s’associer avec les autres formations politiques pour présenter une candidature unique afin de barrer la route au président Doumbouya ou bien le soutenir ?
Cette question est prématurée dans la mesure ou actuellement il n’y a pas une nouvelle direction installée à l’UFDG. Donc la future direction nationale définira en son sein les contours d’une future candidature, qui va représenter l’UFDG aux élections avenir.
Vous dites tantôt que le CERAG ne soutient pas le CNRD, mais soutient un membre du gouvernement nommé par le CNRD. Ne voyez-vous pas une incohérence ?
Il n’y a pas d’incohérence. C’est ça le mal en fait. Le CERAG est un mouvement de soutien tant parmi d’autres. Le CERAG ne soutien pas le CNRD. Ousmane ne fait pas parti du bureau du CERAG. Ousmane est dehors du cadre. Il ne fait pas parti de la direction nationale du CERAG. Il a été rétabli dans ses droits par la justice guinéenne. Donc il est membre entière de l’UFDG. Si vous voulez changer les choses, il faut aller à l’intérieur et participer aux débats d’idées à l’interne. Vous ne pouvez pas changer les choses en étant à l’extérieur.
Que répondez-vous alors à ceux qui estiment que soutenir Ousmane Gaoual, c’est soutenir le président de la transition ?
Non, c’est pour diaboliser Ousmane. C’est de bonne guerre. Ousmane ne fait pas parti du CNRD. Il fait parti du gouvernement de Bah Oury . Donc il faut dissocier le CNRD et le gouvernement conduit par le Premier ministre.
L’UFDG fait parti des formations politiques qui ne sont pas en règle et reste en observation pour une période de trois mois. Pensez-vous d’ici l’arrivée de cette date, les responsables vont-ils pouvoir fournir tous les documents demandés ?
Ça quand même c’est une inquiétude. Au lieu qu’on s’assoit et discuter pour trouver les sept points que le ministre de l’administration du territoire nous a assigné, on est en train de se battre entre nous, agressés des gens alors que le temps nous ait compté pour corriger ce qui devait l’être. Je pense que là, il y a un certain vicieux. Soit la direction nationale on regarde la vérité en face et essayer de corriger ce qui est demandé, et l’UFDG continue de vivre sinon se battre entre nous, le ministre de l’administration du territoire à date échéance va prendre une décision qui va être terrifiante pour tous les militants.
Le 31 décembre 2024, les forces vives ont promis d’installer un gouvernement civil en Guinée. Partagez-vous cet avis?
Je partagerai cet avis si et seulement au sein même des partis politiques ou forces vives arrivent à respecter nos engagements vis à vis de nos militants et du peuple de Guinée. Ces engagements c’est le respect de ses textes. Depuis avant-hier les forces politiques se sont retirées des forces vives. Désormais quels sont les partis politiques et la société civile qui vont rester au sein des forces vives? (…) ces forces vives ont droit de manifester, de dire les délais ne sont pas respectés. Mais la décision la plus sage pour éviter des tueries inutilement c’est de discuter, dialoguer avec le CNRD et le gouvernement afin de trouver une issue favorable.
Quel est votre dernier mot pour clôturer cette interview ?
Je dirais à tous les militants de l’UFDG que le combat n’est qu’un combat de personnes. C’est un combat de militantisme, d’engagement pour que la justice soit de notre côté et que la victoire soit de notre côté. Et les militants doivent s’engager en toute conscience et que la victoire va revenir à l’UFDG. Je vous remercie.
Interview réalisée par Amadou Tidiane Diallo