L’opposition sénégalaise forme un bloc de 40 formations politiques pour faire front au nouveau régime dirigé par Bassirou Diomaye Faye et Ousmane Sonko, respectivement président de la république et Premier ministre pour le second.
Un barrage de 40 partis politiques formant un « bloc des libéraux et démocrates » sénégalais (BLD) vient de voir le jour dans le pays. Dénommé « Takku », s’unir (en wolof), il appelle l’opposition à s’unir contre le duo Diomaye-Sonko.
Alors que rien ne présageait de la mise en place d’une telle coalition, son ampleur a étonné de nombreux observateurs sénégalais. Au total, 40 partis politiques, dont l’Alliance pour la République de l’ex-président Macky Sall et Rewmi de l’ancien premier ministre Idrissa Seck font partie ce bloc qui veut former un énorme barrage contre le pouvoir du duo d’exécutif Diomaye Faye et Ousmane Sonko.
La naissance de cette coalition n’est pas fortuite. Des rumeurs prédisant une dissolution de l’Assemblée nationale ont pris de l’ampleur ces derniers jours dans la capitale sénégalaise. Elles sont rendues crédibles par l’attitude du premier ministre Ousmane Sonko qui ne s’est toujours pas présenté devant les députés pour son discours de politique générale comme il est de rigueur dans toute démocratie.
Dissolution
Autre signe des temps, le président de la République, Bassirou Diomaye Faye, a consulté, il y a quelques semaines le conseil constitutionnel pour demander son avis. Ce que celui-ci a fait en expliquant les tenants et les aboutissants d’une dissolution.
En créant donc cette coalition, la plus large de l’histoire du Sénégal, l’opposition montre que sa seule chance d’exister politiquement est de jouer les premiers rôles à l’Assemblée nationale comme dans l’actuel parlement. Et même si le pouvoir surfe encore sur l’élan populaire de sa victoire électorale, son capital confiance s’érode peu à peu à la faveur des mauvaises relations qu’il entretient avec la presse. Il y a une semaine, la journée presse morte avait d’ailleurs été un franc succès dans tout le pays.
Les médias sénégalais se plaignent de mesures hostiles qui mettent en faillite leurs entreprises qu’elles soient publiques ou privées. Or si le gouvernement a concédé que des mesures appropriées doivent être prises pour aider la presse, rien n’a été décidé pour le moment en ce qui concerne la nature des décisions qui pourraient être prises.
Que va faire l’ancien président Macky Sall ?
L’opposition a donc une fenêtre d’opportunité pour mettre les médias de leur côté dans la mesure où c’est son soutien indéfectible au parti d’Ousmane Sonko qui avait été à la base des succès électoraux du Pastef du temps où il était encore dans l’opposition.
Nul ne sait en revanche quel rôle l’ancien président Macky Sall, qui n’a toujours pas démissionné de la tête de son parti, pourrait jouer dans cette large coalition. Ces dernières semaines, il a fait preuve de beaucoup d’activisme en se rendant en Côte d’Ivoire où il a rencontré plusieurs personnalités de premier plan, à commencer par le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara et le président de l’Assemblée nationale, Adama Bictogo.
Le président ivoirien dirige un parti politique d’obédience libérale. À priori, ses liens avec l’ancien président sénégalais pourraient être profitables à l’ensemble de la nouvelle coalition sénégalaise. Ce qui rendrait, du coup, Macky Sall indispensable au moment dans son camp on commençait à promouvoir un nouveau leadership et en particulier celui d’Amadou Ba.
Afriquevision avec Mondafrique