Un homme déguisé en femme a abusé de la confiance de ses employeurs pour violer leur enfant de 18 mois. Il encourt 5 ans de prison ferme.
Âgé de 18 ans, célibataire sans enfant et originaire de Côte d’Ivoire, Abdoul O. a comparu devant le juge des flagrants délits pour les faits d’actes contre nature sur mineur, pédophilie et viol commis à l’occasion du service. Le prévenu qui travaillait comme femme de ménage (alors qu’il est bien un homme) dans une maison au Point E a été surpris par Babacar Mbaye, frère de son employeur, en train de sucer le sexe du bébé de sexe masculin âgé de 18 mois. Il a été conduit manu militari au commissariat du Point E où il a tenté de se suicider. Les policiers, qui ont informé l’ambassade de Côte d’Ivoire pour sa prise en charge, n’ont pas été plus avancés. Abdoul O. a même profité d’un défaut de surveillance des enquêteurs pour s’enfuir avant d’être interpellé plus tard en possession d’une écharpe qu’il avait subtilisé chez son employeur.
Le présumé violeur se faisait passer pour une femme auprès de ses employeurs
Brimades
Interrogé, il a contesté les faits mais reconnu s’être présenté, depuis le début, au domicile de son employeur avec un habillement de femme. Devant le juge, Abdoul O. a confirmé qu’il veut se comporter comme une personne de sexe féminin parce qu’il avait l’habitude de s’habiller comme une femme en Côte d’Ivoire. Le ministère public a requis une peine de 5 ans ferme. Dans son réquisitoire, il s’est dit convaincu que le fait que le prévenu ait introduit le sexe du bébé dans sa bouche suffit pour asseoir les délits d’actes contre nature, de viol et de pédophilie. Abdoul O., qui n’avait pas d’avocat pour sa défense, a sollicité du tribunal qu’on le libère afin qu’il rentre dans son pays. Selon lui en prison, il est l’objet de brimades. Le délibéré est attendu pour le 29 juin.
Phénomène alarmant des faits de viol, pédophilie et détournement de mineurs au Sénégal
Le viol, la pédophilie et le détournement de mineurs ont atteint, ces dernières années, des proportions alarmantes au Sénégal. En atteste la kyrielle de cas quotidiennement relayés par la presse ou évoqués devant les tribunaux. Pour émousser la libidinale témérité des potentiels délinquants sexuels, le législateur sénégalais met en avant des dispositions du code pénal. Ils punissent sévèrement les prévenus de ces faits.
Une batterie de mesures répressives et dissuasives qui n’a visiblement pas encore connu le résultat escompté. En atteste les proportions inquiétantes prises par le phénomène au Sénégal. Dans le courant de l’année 2015, 695 hommes et une femme ont été incarcérés, pour viol, pédophilie ou détournement de mineurs et complicité. Il a aussi été dénombré 73 prévenus mineurs (69 garçons et 4 filles), ainsi que 51 étrangers, dont un mineur, soit 820 personnes incarcérées.
De 820 personnes incarcérées dans les prisons sénégalaises, le phénomène a connu une légère baisse dans la première partie de l’année 2016. En effet, du mois de janvier 2016 à nos jours, il a été dénombré, dans les prisons sénégalaises, 759 incarcérations pour les faits de pédophilie, viol et détournement de mineurs.
afriqueactualite
